Concevoir des automatismes répartis selon la norme IEC 61499 ? C’est possible !

Le 12/04/2006 à 0:00

Il est rare qu’une nouvelle version d’un logiciel truste les prix des concours. C’est pourtant ce qui se passe pour la version 5.0 d’ISaGRAF d'ICS Triplex ISaGRAF. La raison ? Il est le premier à “implémenter” la norme IEC 61499 relative aux automatismes répartis…
Sans rien connaître du produit, on sait déjà que c’est une bête de concours : il a obtenu un prix au Grand Prix de l’Innovation de la dernière Automation et il vient également d’être primé au concours de notre confrère Control Engineering. En matière de logiciel, il est assez rare que l’on s’intéresse à la “énième” version d’un logiciel (à l’exception notoire des systèmes d’exploitation de Microsoft, mais il est vrai que tout nouveau venu porte un nouveau nom. Si la version 5.0 d’ISaGRAF retient l’attention, c’est parce que c’est le premier atelier logiciel d’automatisme à se conformer à la norme IEC 61499 sur la conception des automatismes répartis. Il est difficile d’anticiper aujourd’hui si cette norme connaîtra le même succès que l’IEC 61131-3 sur les langages de programmation, mais elle bénéficie d’un a priori favorable. Et ce pour deux raisons. La première, c’est que des grands constructeurs d’automates ont participé à son élaboration. La seconde, c’est que les automatismes répartis vont dans le sens de l’histoire. « Cela fait déjà 5 ans qu’ISaGRAF permet de concevoir des architectures d’automatismes distribuées. Mais avec cette version 5.0 conforme à la norme IEC 61499, nous accomplissons un grand bon en avant », résume Nicolas Jouvray, responsable des ventes pour l’Europe et l’Asie au sein d'ICS Triplex ISaGRAF.
La norme IEC 61499 reprend le concept de blocs de fonctions de l’IEC 61131-3, mais elle leur ajoute un mécanisme de gestion des flux d’événements (ECC, Execution Control Chart) qui commandent le déclenchement de ces blocs. Ce mécanisme ECC est encapsulé à l’intérieur de chaque bloc de fonction. On décrit donc des fonctions et les actions qui découlent des événements, et ce pour chaque application élémentaire (exemple, l’ouverture ou la fermeture d’une porte). Contrairement à l’approche traditionnelle, on n’a pas à décrire la chaîne d’un processus complet. « La norme IEC 61499 assure l’intégrité du système et fournit les moyens d’assurer l’opération synchrone entre les dispositifs, poursuit M. Jouvray. Elle clarifie les rapports de couplage et élimine la nécessité d’avoir des arrangements séparés de synchronisation d’algorithmes ».
Les composants et leurs interactions peuvent être décrits par la méthode UML (langage d’analyse et de conception orienté objet défini par l’OMG). Il est donc possible d’analyser un processus avec la méthode UML, puis bâtir l’architecture IEC61499 sur l’UML.
Le concepteur doit choisir la machine cible (automate ou carte électronique) dans lequel sera exécuté chaque bloc de fonction. S’agissant d’automatismes répartis, les blocs de fonction participant à une même application peuvent être répartis sur plusieurs machines cible.
En plus de l’implémentation de la norme IEC 61499, ISaGRAF 5.0 apporte quelques améliorations supplémentaires par rapport à la version 4.0 (connue aussi sous le nom d'ISaGRAF Pro). Elle peut désormais traiter l’ensemble des types de données de l’IEC 61131-3, l’export XML... Les applications réalisées avec l’atelier ISaGRAF 4 sont compatibles avec la version 5 et l’adaptation de la cible prend 4 jours environ.
ISaGRAF peut être implémenté sur tout type de machine cible, quel que soit le processeur et le système d’exploitation (y compris les OS temps réel) utilisé. Seule condition, il faut pouvoir charger le run time (ce qui suppose que la machine cible soit ouverte). Plus de 400 000 run time ont été installés à ce jour, dans les applications les plus diverses dans le domaine du transport, de l’énergie, du militaire, de la climatisation et, bien sûr, industriel.

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