Des SNCC allient E/S “à la demande” et sécurité

Le 29/10/2012 à 12:04

Deux ans et demi après avoir lancé les DeltaV série S, Emerson Process Management réussit à combiner les avantages des entrées/sorties “à la demande” aux contraintes des systèmes instrumentés de sécurité (SIS).

La ville allemande Düsseldorf en Rhénanie-du-Nord-Westphalie est devenue pendant trois jours le lieu de convergence des utilisateurs européens d’Emerson Process Management. Le fabricant américain y a en effet organisé à la fin du mois de mai dernier son premier Emerson Global Users Exchange européen. Cet événement, dont l’édition américaine remonte déjà à quinze ans, est l’occasion pour les clients “locaux” du groupe d’assister à plus d’une centaine de conférences techniques présentées pour une majorité d’entre elles par des industriels (Bayer Material Science, E.ON, GDF Suez, Lubrizol, Novacarb, Shell, Solvay, ThyssenKrupp, Total Fluides…).
Les visiteurs ont également pu assister à des forums et découvrir sur l’exposition associée dix-sept partenaires, dont Belden, Beamex, Cisco, Intertec, Meridium, Pepperl+Fuchs, Phoenix Contact, Prosoft Tecyhnology, Softing…, et les nouveautés produits de l’Américain comme le transmetteur à ultrasons Rosemount 708 (voir Mesures n°741), le chromatographe de process XA700, le système numérique de contrôle-commande (SNCC) DeltaV Safety Instrumented System (SIS), etc. Avec le système de protection numérique contre les survitesses CIS 6300 et le positionneur numérique DVC 6200 SIS, le solveur logique DeltaV SIS et les nouveaux modules d’entrées/sorties CHARM s’inscrivent dans l’approche poussée par Emerson Process Management pour réduire la complexité des systèmes de sécurité dans les procédés industriels.
La sécurité et le respect des réglementations font partie des enjeux industriels les plus importants. « Le coût de la sécurité est estimé à 42 milliards de dollars. Et, si vous pensez que la sécurité est chère, attendez de voir le jour où vous aurez un accident », rappelle Jim Nyquist, président en charge des solutions PlantWeb de la société américaine. Mais, pour appréhender l’ensemble des sources de problème (mauvaises actions du personnel, défauts d’un équipement…), la simplification des solutions de sécurité impose de passer par une approche multicouche faisant intervenir des systèmes de protection, des procédures de réponse, des opérations fiables.

Exécution séparée entre sécurité et contrôle de process
La solution DeltaV SIS promet de relever ces défis au niveau de l’ingénierie de projets. « En plus d’un manque de compétence, les concepteurs sont confrontés à des délais rigides, à une intégration de sous-systèmes très complexes (Hazop(1), LOPA(2), SIS) et à d’éventuelles modifications de conception entraînant des coûts toujours plus élevés », poursuit Peter Zornio, chief strategic officer chez Emerson Process Management. Il y a deux ans et demi, la société avait lancé les SNCC DeltaV série S qui intégraient la technologie “Entrées/sorties à la demande” Charm (voir Mesures n°821), développée précisément pour choisir une configuration précise et à n’importe quel moment dans le cycle d'un projet, sans se soucier des problèmes de câblage, de délai et de coût.
Le nouveau DeltaV SIS peut être vu comme la combinaison des avantages des modules Charm, du répartiteur électronique et du concept Human Centered Design (HCD) aux performances et à la fiabilité du solveur logique DeltaV SIS existant. La nouvelle architecture s’articule sur le CHARM Smart Logic Solver (CSLS), qui utilise la même logique d’exécution que celle du SLS 1508, d’où le portage direct d’une configuration existante vers le nouveau solveur, ainsi que les conditionneurs de signaux Charm inédits, qui remplacent les connexions des entrées/sorties classiques vers le bloc terminal du solveur logique. Hormis la capacité étendue à 96 entrées/sorties Charm au lieu des 16 par solveur auparavant, les utilisateurs retrouveront les mêmes fonctionnalités, les mêmes outils, etc.
Les deux autres éléments de la nouvelle architecture sont un réseau de sécurité local (LSN) pour la communication entre les 16 CSLS (assignation logicielle de toutes les entrées à n’importe quel solveur logique d’un LSN et durée d’exécution de 50 ms) et le contrôleur SZ. « Si toutes les fonctions logiques sont exécutées dans le CSLS (exécution complètement séparée entre la sécurité et le système de contrôle), le module SZ permet, lui, de rendre disponibles les entrées “de sécurité” au niveau du contrôle de process, en autorisant la communication entre les deux réseaux », conclut Peter Zornio.
Cédric Lardière

(1) Hazop (Hazard and operability study) : méthode d’analyse des risques industriels.
(2) LOPA : Layer of Protection Analysis.

 

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