Le contrôleur d’axes se met à la portée de tous

Le 18/09/2006 à 0:00

D’une capacité de 16 axes, le contrôleur d’axes Trajexia d'Omron se caractérise par son ouverture aux bus de terrain et aux variateurs du marché. Sa programmation en Basic le rend accessible aux béotiens de la commande d’axes. C’est du moins le pari d'Omron.
Total freedom in motion Control, autrement dit liberté totale pour le contrôle de mouvements : ainsi Omron qualifie-t-il le système Trajexia de contrôle d’axes, actuellement en cours de lancement. Le slogan fleure une bonne réflexion marketing mais il ne dévoile finalement pas grand-chose de ce qu’est Trajexia. Il faut voir de plus près. La plaquette commerciale internationale met surtout en avant la capacité d’ouverture de ce contrôleur d’axes : d’un côté, il peut se connecter sur les automates du marché (via sa connexion Ethernet), et de l’autre (via ses liaisons Mechatrolink-II, Profibus DP et DeviceNet), il peut piloter les variateurs existants (peu importe le constructeur, peu importe le type de moteur). En France, l’accent est plutôt mis sur la facilité de programmation : « En général, pour les applications un peu complexes, les concepteurs de machines confient la programmation de leurs applications aux fournisseurs de variateurs. Avec Trajexia et son langage de programmation très intuitif, ils se réapproprient l’application, commente Gilles Gomila, chef de produits variation de fréquence et motion chez Omron France. Ils peuvent ainsi réaliser eux-mêmes les modifications de programme éventuelles et n’ont pas besoin de faire appel à des tiers pour réaliser les opérations de maintenance ».

Simple d’emploi
La programmation s’effectue à l’aide d’un langage Basic comprenant des instructions dédiées au motion control, permettant de programmer aisément des cames et des arbres électroniques, ainsi que de coordonner des axes. Les variateurs et autres servomoteurs raccordés sur le contrôleur Trajexia sont paramétrés avec les outils proposés par les constructeurs de ces équipements.
Il est possible de réaliser des applications multitâches. L’outil de conception est proposé avec des outils de débogage évolués, notamment la fonction oscilloscope, permet d’optimiser le fonctionnement et de réduire les temps morts. L’identification et le paramétrage des actionneurs (variateurs, servomoteurs, entrées/sorties) raccordés sur le bus Mechatrolink-II se font en automatique. Pour l’automate qui pilote Trajexia, l’accès aux paramètres de configuration des variateurs raccordés sur le bus Mechatrolink est totalement transparent. Mechatrolink est un bus ouvert, développé à l’origine par Yaskawa, auquel ont adhéré de nombreuses sociétés japonaises et, désormais, quelques sociétés européennes (Phoenix Contact, par exemple, voire Schneider Electric via le Japonais Pro-Face qu’il a racheté il y a quelques années).

Compact, ouvert et rapide
Le contrôleur Trajexia se caractérise par ses petites dimensions, le module de base fait à peine 90 mm de hauteur pour 65 mm de large et 70 mm de profondeur. Il est notamment équipé d’un port Ethernet et d’un port série (pour raccordement à un automate) ainsi que d’un connecteur d’entrées/sorties (16 entrées et 8 sorties, librement configurables). Des modules complémentaires (30 mm de large, mêmes hauteur et profondeur) assurent les communications avec les équipements de terrain : des modules Mechatrolink (jusqu’à 4), Profibus et DeviceNet sont notamment proposés, auxquels s’ajoute le module “Flexible Axis”, qui permet de piloter deux axes via une liaison analogique ou un train d’impulsions (il dispose également d’une entrée pour la plupart des codeurs absolus du marché, notamment ceux conformes aux standards SSI et EnDat).
Le contrôleur Trajexia offre un temps de cycle qui peut être paramétré à 0,5 ms, 1 ms ou 2 ms. Il est doté d’un système temps réel multitâches autorisant jusqu’à 14 axes simultanément. Le bus Mechatrolink, sur lequel sont raccordés les variateurs et servomoteurs (tous les types de moteurs peuvent être pilotés) peut avoir jusqu’à 50 m de long (sans répéteur) et offre un temps de cycle qui peut lui aussi être paramétré à 0,5 ms, 1 ms ou 2 ms. « Ces chiffres ont une valeur toute relative. Ce qui importe en effet, ce sont les temps de cycle au niveau de la boucle complète englobant le contrôleur, le réseau et le variateur, argumente M. Gomila. Omron est particulièrement réputé pour son aptitude à faire des boucles rapides, et ce n’est pas pour rien que nous sommes leader chez les fabricants de machines de manipulation de composants électroniques, qui sont particulièrement rapides. Avec un Trajexia équipé de la dernière génération de servovariateurs Sigma-3, nous arrivons à piloter 16 axes en 1 ms (ou 8 axes en 0,5 ms). Avec un servovariateur plus classique tel que Sigma-2, ce temps n’excède pas 2 ms (ou 8 axes en 1 ms  ». Par rapport à d’autres réseaux dédiés au “motion control”, le réseau Mechatrolink est relativement lent (10 Mbit/s). Mais cela n’est pas capital ici car le réseau n’est pas très chargé : les contrôles de position, de vitesse et de couple sont en effet gérés par les servovariateurs et sont donc indépendants pour chaque axe. Sur certaines solutions proposées sur le marché, seul le couple est géré par le variateur, tandis que la vitesse et la position sont à la charge du réseau, d’où la nécessité de disposer de réseaux à débit plus élevé.
Omron fonde beaucoup d’espoirs sur cette nouvelle plate-forme, “qui révolutionne le positionnement d’axes” (selon le terme utilisé dans le communiqué de presse) et qui est proposée à un prix accessible (l’unité centrale et le contrôleur Mechatrolink sont proposés à 1 260 euros chacun, le logiciel est gratuit).

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