Le contrôleur multifonction intègre désormais la sécurité

Le 21/12/2010 à 0:00

La tendance est à intégrer toujours plus de fonctions dans les automates. Rockwell Automation suit cette logique : après le contrôle de process, après la commande d’axes, c’est au tour de la sécurité d’être prise en charge par le Compact GuardLogix. Ce qui en fait un contrôleur tout-en-un capable de piloter une machine complète, pour une sécurité allant jusqu’au niveau SIL3.

Pour Jean-Claude Mammès, ingénieur système et sécurité chez Rockwell Automation, « nombreux sont les constructeurs de machines qui ne se préoccupent de la sécurité qu’au dernier moment. Résultat : on voit dans les usines des systèmes de sécurité qui coupent le courant sauvagement, sans respect pour la mécanique. Et surtout, comme les opérateurs veulent maintenir leur productivité, ils rivalisent d’ingéniosité pour désactiver les dispositifs de sécurité. C’est ce genre de comportements à risques que nous souhaitons voir disparaître, en proposant des produits toujours plus intégrés et plus intelligents ». Ce constat est partagé par les principaux fournisseurs d’au-tomatismes, désormais nombreux à proposer des solutions de “sécurité intégrée” (association entre applications d’automatismes et applications de sécurité). L’objectif : réduire le risque pour les opérateurs tout en impactant le moins possible la productivité des machines. Pour ce faire, la sécurité intégrée délivre de nouvelles fonctions (comme les robots qui diminuent leur vitesse pour la maintenance, ou encore les scrutateurs laser qui facilitent les déplacements dans les ateliers). On facilite également le diagnostic, car en cas d’alarme l’opérateur ne perd plus de temps à chercher d’où vient la panne. « Par exemple, un système avec sécurité intégrée sait faire la différence entre un opérateur qui actionne l’arrêt d’urgence et un fil d’alimentation de l’arrêt d’urgence qui est coupé », poursuit Jean-Claude Mammès.
Un contrôleur 4-en-1
Le contrôleur Compact GuardLogix n’est pas le premier à prendre en compte la sécurité intégrée. En revanche, il se démarque par le nombre de fonctions qu’il concentre : automate programmable, contrôleur pour applications de process, contrôle d’axes (jusqu’à huit axes) et automate de sécurité ! Le tout dans un boîtier compact. Il pourra donc piloter seul une machine ou une chaîne de production de taille moyenne (pour les applications plus étendues, l’utilisateur optera pour le modèle GuardLogix). Afin d’être qualifié pour les applications de sécurité jusqu’aux niveaux SIL 3 (selon la norme IEC 61508) ou PLe (norme ISO 13849), le dernier-né de Rockwell Automation utilise deux processeurs à architectures différentes et à mémoire Ram séparée. Les normes imposent en effet que les informations liées à la sécurité fassent l’objet d’un traitement différent de celui des informations process, toutefois rien n’interdit de regrouper les deux fonctions dans le même boîtier. Le Compact GuardLogix effectue donc chaque calcul en double, et il compare les résultats des deux processeurs avant d’envoyer les consignes aux entrées/sorties de sécurité. « L’intérêt, c’est qu’on n’utilise qu’un seul environnement de développement (RSLogix 5000) et que l’application est générée en une seule fois, explique Jean-Claude Mammès. De plus, comme il n’est plus nécessaire de créer un réseau entre l’automate et l’automate de sécurité, le concepteur peut utiliser des variables “classiques” pour la partie sécurité du programme (utile notamment pour optimiser les phases de redémarrage de la machine). » A noter enfin que les entrées/sorties de sécurité pourront être pilotées via des boîtiers Point Guard I/O ou CompactBlock Guard I/O du constructeur. Comme elles utilisent le protocole CIP Safety compatible avec Ethernet/IP, elles pourront être installées sur le même réseau que les entrées/sorties classiques : on simplifie les architectures tout en réduisant les coûts de câblage.
Frédéric Parisot

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