L’Afim et l’INRS ont développé une sorte de “boîte à outils” visant à accroître la sécurité des interventions de maintenance. La démarche, appelée Sécurafim, est basée notamment sur l’identification et le repérage des points de condamnation des énergies.
Les études réalisées sur la santé, la sécurité et les maladies professionnelles dressent un constat sans appel. « Dans les métiers de la maintenance, il y a en moyenne trois fois plus d’accidents graves ou mortels que dans les autres métiers, et cinq à six fois plus de maladies professionnelles », souligne Claude Pichot, président de l’Afim (Association française des ingénieurs et responsables de maintenance). Ces résultats sont en partie liés à l’activité proprement dite de maintenance. Contrairement au personnel travaillant à la conception ou à la mise en œuvre d’un équipement, par exemple, le technicien de maintenance est en permanence exposé aux risques durant l’exercice de son activité. Mais il y a aussi d’autres raisons. Sur un site industriel, dans un local ou sur un équipement, « les points de condamnation des énergies ne sont presque jamais identifiés !, constate Claude Pichot. L’électrovanne qu’il faut absolument condamner pour être sûr d’intervenir en sécurité est souvent noyée au milieu des autres... ». Or 50% des accidents graves ou mortels sont liés à un défaut de condamnation. Ils résultent bien souvent d’un manque de formation des opérateurs aux procédures de consignation*, à la méconnaissance des installations et des énergies associées, ainsi qu’à des problèmes d’identification et de séparation des différents fluides (hydraulique, pneumatique, etc.).
Pour pallier ces lacunes, l’Afim et l’INRS ont lancé un concept appelé Sécurafim. Celui-ci comporte plusieurs volets. Il s’agit tout d’abord d’identifier et d’analyser les risques liés aux interventions. Puis d’énumérer les points de condamnation des énergies dangereuses sur chaque équipement ou dans chaque local, et enfin de repérer chacun des points avec une signalétique spécifique. L’offre est disponible sous forme d’un kit prêt à l’emploi regroupant notamment le guide d’utilisation Sécurafim (qui rappelle les principes de maîtrise des risques en maintenance), le logiciel d’analyse des risques Pari Maintenance, un modèle de fiche destinée à être apposée en un point stratégique de l’équipement afin de rappeler les procédures de consignation, 50 affichettes (avec autocollants et attaches) pour repérer les moyens de coupure des sources d’énergie, et un marqueur indélébile. La “trousse” ainsi constituée permet d’équiper 50 points de condamnation, soit une dizaine d’équipements. Elle est disponible aux environs de 120 €.
Marie-Line Zani-Demange
*la consignation est la procédure de sécurité visant à interrompre une source d’énergie avant d’intervenir sur un équipement
