Smart manufacturing : Forrester publie ses prévisions 2024 pour la fabrication industrielle

Le 16/11/2023 à 11:18

Il ressort que le secteur manufacturier à forte intensité capitalistique exige des solutions numériques plus mesurées et réfléchies.

La société de conseil Forrester constate que les annonces sur la puissance de transformation de l’intelligence artificielle (IA), sur l’imminence de l’automatisation de toutes les tâches ou sur le déplacement d’usines entières d’un côté à l’autre de la planète, ne résistent pas à l’épreuve du secteur manufacturier. Les investissements en équipements industriels dont la durée de vie s’exprime en décennies ne permettent pas les pivots rapides enregistrés dans d’autres activités à moindre intensité capitalistique.

Les innovations numériques sont bien présentes dans l’industrie manufacturière, mais elles doivent être plus mesurées et réfléchies. Il faut qu’elles fournissent de la valeur dans des environnements sévères et qu’elles fonctionnent avec  – et soient acceptées par – une main-d’œuvre vieillissante et en tension. Pour 2024, Forrester prévoit des avancées suivant ces deux points avec des progrès réguliers et quantifiables sur plusieurs fronts, ainsi qu’un réajustement des promesses trop enthousiastes des années précédentes.

Parmi ces prévisions, il s'avère que 75 % des projets qualifiés de « métavers indutriel » vont être reconvertis pour survivre à l’hiver que traverse le métavers. Pour conserver les budgets existants ou attirer de nouveaux investissements en 2024, les principaux fournisseurs devraient se recentrer sur des technologies testées comme la réalité augmentée, l’Internet des objets et les jumeaux numériques, en remettant l’accent sur les améliorations qu’elles apportent aussi bien séparément qu’ensemble.

On note en second lieu, que les fabricants sont intéressés par l’IA générative mais qu’ils comptent avancer plus prudemment que dans d’autres activités. Ce sont 47 % des fournisseurs de produits high-tech et industriels qui se considèrent en phase d’« expérimentation » pour ce type d’IA. D’abord parce que leurs flux de travail demandent des interactions complexes dans un écosystème de partenaires et dans un ensemble de machines onéreuses. Ensuite à cause de l’impact des erreurs en termes de perte de productivité, d'équipements détériorés et même de dommages corporels.

Un troisième point estime que 30 % des fabricants du classement Fortune 500 vont réduire leurs plans de rapatriement de la fabrication. Encouragés par les subventions gouvernementales et les difficultés des chaînes d’approvisionnement, les premiers industriels occidentaux qui se sont lancés dans la relocalisation ont trouvé la démarche plus difficile que prévu, sachant que l’automatisation logicielle et matérielle est un facteur clé pour rendre l'opération viable économiquement.

L’étude de Forrester annonce enfin que les investisseurs dans le domaine des véhicules autonomes attendent des retours plus rapides des environnements contrôlés plutôt que de la route. Les fournisseurs de technologies destinées aux véhicules pour passagers à conduite automatique peuvent apprendre beaucoup des cas d’usages industriels. Ils devraient donc se tourner vers ce secteur lucratif et moins risqué, en attendant de pouvoir appliquer au monde extérieur ces enseignements acquis, lorsque les législateurs, les acheteurs, les conducteurs et les passants seront prêts.

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