Un standard interopérable pour les machines d’emballage

Le 04/07/2011 à 9:25

Le standard PackML, développé par l’association OMAC (Organization for Machine Automation and Control) apporte de l’interopérabilité entre des machines d’emballage de constructeurs différents. L’objectif est d’améliorer les performances et la sécurité des lignes  de conditionnement. Les premières applications PackML verront le jour en fin d’année.


Pour assurer l’efficacité d’une ligne d’emballage, les machines doivent communiquer entre elles. La solution la plus simple consiste à installer des composants d’automatismes du même fournisseur sur toute la ligne. Ainsi de nombreux industriels imposent leur fournisseur lorsqu’ils font appel à des intégrateurs. Or, le fournisseur imposé ne dispose pas toujours du matériel le plus adapté à toutes les fonctions d’automatismes à mettre en œuvre. De plus, s’il veut remporter le marché, l’intégrateur devra se former sur des technologies qu’il ne maîtrise pas forcément. « Le challenge est d’autant plus important pour un groupe d’envergure internationale comme Nestlé qui installe des machines sur des sites industriels dans tous les continents. C’est pourquoi, il nous fallait un standard unique et interopérable pour la communication des machines », lance Bryan Griffen, responsable de l’ingénierie électricité et automatismes chez Nestlé et porte-parole du groupe de travail Packaging au sein de l’OMAC.
Ce groupe de travail est constitué de fournisseurs de composants d’automatismes, parmi lesquels Schneider Electric, Siemens, Rockwell Automation ou B&R Automation, de fabricants de machines, d’intégrateurs et d’utilisateurs finaux (Nestlé et Procter & Gamble, entre autres). Leur travail a donné naissance aux spécifications du standard de communication PackML. Grâce à lui, les machines échangent des informations pour que chaque élément de la chaîne soit informé de l’état de ceux qui l’entourent.
Faciliter le dialogue entre les machines
Grâce à PackML, les utilisateurs de machines de conditionnement pourront ajouter plus facilement des machines dans une ligne existante. Les intégrateurs pourront quant à eux choisir les machines ou les composants d’automatismes les mieux adaptés à la fonction à réaliser. Et les fabricants de machines y trouveront également un intérêt, dans la mesure où ils ne seront pas obligés de dévoiler leurs secrets de conception lorsque leur client installe leur machine aux côtés d’autres équipements sur une ligne de production.
Pour assurer cette communication entre les machines, il a tout d’abord fallu définir un ensemble de messages standards. Les membres du groupe de travail ont déterminé tous les états par lesquels pouvait passer une machine d’emballage, afin que toutes les machines se synchronisent entre elles. Techniquement, le standard PackML utilise des trames Ethernet TCP/IP classiques, et les messages sont encapsulés grâce à un protocole de communication appelé Weihenstephan. « Ce dernier a été développé à l’université Weihenstephan de Munich, d’où son nom, indique Uwe Keiter, directeur du département utilisateurs finaux  pour les industries agroalimentaires et pharmaceutiques chez B&R Automation. Même s’il est relativement peu connu, il est utilisé depuis près de dix ans par les industriels du secteur de la boisson (chez Coca-Cola, notamment). Peut-être qu’à l’avenir nous opterons pour un autre protocole de communication comme OPC UA, mais pour l’instant Weihenstefan donne de bons résultats sur nos lignes pilotes. »
Améliorer la synchronisation entre les machines est une chose, mais pour augmenter la productivité, il faut également réduire les temps d’arrêt. C’est pourquoi les membres de l’OMAC ont aussi prévu un volet “sécurité” pour ce standard. Pour cela, ils ont choisi OpenSafety, le protocole de sécurité développé par B&R Automation et régi par l’association EPSG (Ethernet Powerlink Standardization Group). D’après Peter Gucher, directeur général de l’entreprise autrichienne, « OpenSafety était tout indiqué pour servir de base à la sécurité de PackML, étant donné qu’il est complètement indépendant du réseau de terrain ». Dans le cadre de PackML, ces échanges d’informations de sécurité éviteront d’interrompre toute la ligne sitôt qu’un problème est détecté : si l’incident peut être réparé rapidement et si les stocks tampons le permettent, la ligne pourra continuer à tourner tandis que l’opérateur répare la machine en défaut.
Pour finir, le standard PackML est actuellement utilisé par Procter & Gamble sur des lignes comprenant des machines d’un même constructeur. Nestlé, pour sa part, a annoncé que les premières lignes de production PackML intégrant des équipements multimarques devraient être opérationnelles d’ici la fin de l’année.
Frédéric Parisot

 

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