L’offre en caméras thermographiques se renouvelle

Le 25/01/2010 à 18:27

Les fournisseurs Chauvin Arnoux, Flir Systems, Fluke et Testo ont tout récemment renforcé leur catalogue de caméras infrarouges avec des modèles aux fonctionnalités étendues, aux prix réduits et visant en particulier les applications de bilans énergétiques.
Les caméras infrarouges ou thermiques sont couramment utilisées dans les applications de maintenance préventive pour visualiser rapidement d’éventuels problèmes de points chauds dans des armoires électriques, des transformateurs BT et HT et dans l’échauffement de pièces mécaniques… « Il y a un regain d’intérêt ces derniers temps grâce à la nouvelle réglementation en termes d’efficacité énergétique [dans le cadre du décret de juillet 2009 concernant le diagnostic obligatoire des bâtiments], ce qui s’accompagne par un certain nombre d’évolutions en termes de prix, de performances, etc. », constate Matthieu Villebrun du support technique au sein de la filiale française de l’Américain Fluke. La société américaine, le Français Chauvin Arnoux, le Suédois Flir Systems et l’Allemand Testo ont en effet introduit les modèles Ti32, TiR32 (Fluke), CA 1879 (Chauvin Arnoux), FLIR i7 et T335 (Flir Systems), 875 et 881 (Testo), renforçant ainsi significativement leur offre respective en caméras thermiques.
En complément du modèle moyen de gamme Raycam CA 1884, la caméra thermographique Diacam CA 1879 de Chauvin Arnoux est le parangon des dernières annonces dans le domaine. « Ce modèle d’entrée de gamme vise plutôt les secteurs du bâtiment (maîtres d’œuvre, personnes en charge de diagnostics…) et de l’enseignement », explique Marlyne Epaulard, directrice de la communication pour le groupe français. Les applications sont, par exemple, les éventuelles fuites d’eau dans un réseau, la surveillance des consommations énergétiques via la localisation des pertes d’isolation, la vérification de la bonne diffusion de la chaleur sur un générateur afin de prévenir les pannes électriques de production.
Mesure de température jusqu’à 650 °C
La caméra du Français se distingue par son petit prix (2 300 euros), une prise en main aisée et une simplicité d’utilisation grâce à sa compacité (130x95x90 mm, 700 g), son écran de diagonale de 3,5 pouces et son pied amovible. Cela ne l’empêche pas d’être dotée de fonctionnalités avancées. « La caméra infrarouge CA 1879 intègre la fonction fusion [incrustation réglable d’images réelles et thermiques], le commentaire vocal et les annotations textuelles, l’enregistrement sur carte mémoire SD, diverses analyses comme 2 curseurs mobiles, la recherche automatique des points “chaud/froid”, les isothermes, les alarmes…, ainsi que le traitement des données et l’édition de rapports via un logiciel externe », énumère Marlyne Epaulard (Chauvin Arnoux). A cela s’ajoutent une matrice 47X47, une étendue de température comprise entre -10 et +350 °C, une sensibilité thermique inférieure à 0,3 °C à 30 °C, une précision de ±2 °C ou 2 %, un champ de vision de 20x20 °, une distance minimale de focalisation de 50 cm, une fréquence de rafraîchissement de 8 Hz, une autonomie de 6 heures, etc.
Contrairement au modèle CA 1879, les sociétés Flir Systems, Fluke et Testo se sont appuyées sur leurs caméras existantes respectives pour développer leurs tous derniers modèles. Pour l’Allemand, le choix a été rapide. « L’introduction de notre première et seule caméra thermique, le modèle 880, disponible en trois variantes toutefois, remontait à environ deux ans », rappelle Nicolas Naccarato, responsable du développement pour le marché Industrie chez Testo France. L’ergonomie des séries 875 (deux variantes) et 881 (trois variantes) s’inspirent de celle du modèle 880 et reprennent le détecteur de 160x120 pixels, l’écran de 3,5 pouces de diagonale, les dimensions (152x108x262 mm) et le poids (900 g), etc.
Les séries 875 et 881 diffèrent par leur étendue de mesure (soit -20 à +100 °C, soit 0 à +280 °C pour les 875, soit -20 à +100 °C, soit 0 à +350 °C pour les 881, voire jusqu’à 550 °C pour la variante 881-3), par leur sensibilité thermique inférieure à 110 mK (875) ou 80 mK (881) et par le taux de rafraîchissement (9 Hz pour les 875 et 33 Hz pour les 881). « Un taux de rafraîchissement très rapide n’est pas nécessaire pour des mesures statiques dans le bâtiment, contrairement aux mesures sur des pièces en mouvement », indique Nicolas Naccarato (Testo France). Parmi les autres caractéristiques, citons la présence d’un appareil photographique dans la série 881, la mise au point manuelle ou motorisée (uniquement disponible avec la 881-3), un angle de visée de 32x23 ° ou de 9x7 ° avec le zoom optique(1), une précision de ±2 °C ou 2 %, un stockage sur carte SD de 2 Go), une autonomie de 4 h, un prix démarrant à partir de 2 995 euros…
Pour le même prix de 2 995 euros, le Suédois Flir Systems propose désormais la caméra infrarouge FLIR i7 développée spécialement pour les applications du bâtiment. Ce modèle reprend l’ergonomie de la caméra FLIR i5 introduite en 2008 (voir Mesures n° 808), mais se distingue par de nombreuses améliorations. La FLIR i7 affiche une résolution de 120x120 pixels, une gamme de mesure comprise entre -20 et +250 °C, une sensibilité thermique inférieure à 0,1 °C à 25 °C, une précision de ±2 %, une carte mémoire MicroSD de 512 Mo, une autonomie de 5 h avec des batteries Li-ion, un écran LCD couleur de 2,8 pouces de diagonale, des dimensions de 223x79x83 mm pour un poids de moins de 340 g (batteries incluses), etc. La société a par ailleurs ciblé les utilisateurs débutant en imagerie thermique. La manipulation de la caméra est entièrement automatique et la navigation se fait naturellement dans les menus. Trois modes de mesure sont également disponibles pour une analyse étendue de la zone observée, à savoir le mode tracé (centre), le mode zone (minimum/maximum) et le mode isotherme (au-dessus/en dessous).
Jouant dans une catégorie plus élevée que celle de la FLIR i7, la caméra infrarouge T335 de Flir Systems se positionne sur les applications d’inspections électriques et mécaniques et de maintenance/réparation. Son prix n’a plus rien à voir non plus : 10 950 euros. Pour ce tarif, l’utilisateur s’attend à des spécifications haut de gamme et il n’est pas déçu. La caméra thermique T335 intègre un détecteur de 320x240 pixels, travaille dans une gamme de température allant de -20 à +650 °C et affiche une sensibilité thermique de 50 mK, un champ d’observation de 25×19 °, des optiques interchangeable de 6 °, 15 °, 45 °, 90 ° en option… Citons également un écran LCD tactile couleur de 3,5 pouces de diagonale, une carte mémoire SD, une autonomie supérieure à 4 h avec des batteries Li-ion et des dimensions de 106×201×125 mm pour un poids de 880 g (batteries incluses). Côtés analyses, la caméra propose, entre autres, des modes de capture d’images thermique/visible/fusion, l’annotation vocale des images, des modes de mesurage 5 points, 5 zones, isotherme, point chaud/point froid, la correction de la mesure liée à la réflexion de la température ambiante et à l’émissivité, etc.
Des prix presque divisés par deux
Les deux caméras thermiques Ti32 et TiR32 (R pour résidentiel) de Fluke ne jouent pas exactement dans la même catégorie de prix que la FLIR i7 de Flir Systems, par exemple, mais elles n’en demeurent pas moins bien plus économiques que les FlexCam Ti50 et Ti55. « Le prix de nos caméras infrarouges Ti50 et Ti55 peut atteindre 15 000 euros, alors que celui des deux nouveaux modèles n’est que de 8 495 euros€ », indique Matthieu Villebrun (Fluke France). Du point de vue des performances, les Ti32 et TiR32 se positionnent au-dessus des caméras Ti9, Ti10, Ti25,TiR, TiR1 et TiRx de par la définition d’images plus élevée (320x240 pixels contre 160x 120 pixels) et un poids plus faible de 1 050 g (dimensions de 277x122x170 mm), en reprenant les points forts des modèles existants, à savoir l’ergonomie (boîtier et écran), la robustesse, la simplicité d’utilisation et une bonne prise en main même en portant des gants, le logiciel IR-Fusion…
Côtés spécifications, le modèle TiR32 affiche une étendue de mesure limitée entre -20 et +150 °C (-20 à +600 °C pour la Ti32), mais une sensibilité thermique, une précision et un angle de visée identiques à ceux de la Ti32 (respectivement inférieure à 0,05 °C ou 50 mK à 30 °C, ±2 °C ou 2 % et 23x 17 °). Il est également possible de changer d’objectifs avec un grand-angle (angle de visée de 46x34 °) et un téléobjectif (11,5x8,7 °) en option. Citons enfin la présence d’une carte mémoire SD de 2 Go, de deux batteries chacune ayant un indicateur de niveau de charge et autorisant une autonomie de 4 h.


(1) Un zoom optique permet de travailler sur la taille totale du détecteur, contrairement à un zoom numérique.
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