Qualité de l'eau : un analyseur de COT développé pour la Nasa

Le 07/02/2011 à 11:17

L’américain OI Analytical se lance dans les analyseurs de carbone organique total (COT) en ligne avec le modèle 9210e reposant sur une méthode électrochimique issue d’un développement pour la Nasa, et le 9210p sur une méthode chimique.

La société texane OI Analytical, distribuée en France par Bioritech, a notamment bâti sa réputation sur ses analyseurs de carbone organique total (COT) pour les applications de laboratoire. En dévoilant les analyseurs en ligne de la série 9210, l’américain se lance sur le marché des procédés industriels. «Nous voulions en effet nous étendre au contrôle en continu de la qualité des eaux de process, d’alimentation des chaudières, de refroidissement, de NEP [nettoyage en place, Ndlr]. Le développement de cette gamme de produits fait partie des investissements en R&D réalisés depuis six ans et s’est accompagné de la création d’un département spécifique au sein de la société», explique Pierre-Jean Arvers, responsable des ventes EMEA chez OI Analytical. Pour Bioritech, il s’agit de compléter son offre d’analyseurs proche infrarouge de process.
La nouvelle gamme d’analyseurs se compose de deux modèles, référencés 9210e et 9210p, qui se distinguent simplement l’un de l’autre par leur principe d’oxydation. Les échantillons sont automatiquement prélevés et chargés, en continu, toutes les 4 à 9 minutes (9210p), ou les 5 à 10 minutes (9210e), dans un système d’échantillonnage à remplissage/déversement. De l’acide phosphorique est ensuite ajouté pour éliminer le carbone minéral en excès. Dans le cas de l’analyseur 9210p, l’échantillon, exempt de gaz carbonique, est alors oxydé par du persulfate de sodium(1) dans la chambre à réaction, à une température maximale de +100°C (oxydation chimique). Avec l’analyseur 9210e, l’oxydation est réalisée par des radicaux hydroxyles, des peroxydes et de l’ozone formé par des électrodes spéciales en diamant dopé au bore (oxydation électrochimique).
Quel que soit le modèle, la concentration des molécules organiques oxydées et converties en dioxyde de carbone (CO2) est finalement mesurée par un détecteur infrarouge non dispersif (NDIR). «Le concept de l’analyseur électrochimique est issu d’un développement réalisé il y a cinq ans pour la Nasa qui voulait installer un analyseur de COT dans la station spatiale internationale», rappelle M. Arvers. Côtés caractéristiques, l’étendue de mesure s’étend de 0,050 à 25 ppm pour le 9210p et de 0,100 à 25 ppm pour le 9210e, avec une précision respective de ±5% et +10%. Le détecteur NDIR intègre également un procédé permettant de caler automatiquement le zéro avant chaque montée de pic.
Une conception modulaire
Par ailleurs, l’étalonnage en deux points avec des standards KHP (potassium hydrogène phtalate) s’effectue en à peine quelques minutes selon un protocole simple et il est possible d’étendre les intervalles de maintenance de par la réduction des consommables utilisés. La facilité d’utilisation provient également de la conception modulaire des appareils, qui s’articule autour du groupe analytique (seringue, réactif et plaque), d’un module électrique avec une seule carte électronique et une entrée alimentation 24 V, et d’une vanne multivoie interchangeable. «Il est ainsi très aisé de remplacer un élément défectueux et de remettre le système en route en moins de 15 minutes», affirme M. Arvers.
Selon les besoins, les analyseurs 9210, dont les dimensions (LxHxP) sont de 311x483  x311 mm pour un poids de 11kg, peuvent être installés en intérieur, fixés à un mur ou montés sur rail, ou en extérieur dans un coffret. Chaque modèle dispose d’un écran tactile couleur pour le pilotage et le paramétrage, du système d’exploitation Windows CE et d’une longue liste d’entrées/sorties (2 entrées relais, 2 sorties relais, 2 sorties analogiques 4-20 mA, USB, Ethernet...). En plus d’un échantillon à lignes multiples (jusqu’à 6 voies), Bioritech propose par ailleurs le Process Gaz Module (PGM) optionnel pour filtrer l’air ambiant et éviter ainsi les interférences du CO2.
Cédric Lardière

(1) Contrairement à l’oxydation électrochimique, la méthode  par persulfate de sodium est admise  par les normes et réglementations.

 

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