Indentification automatique : le lecteur imageur rivalise avec les scanners laser

Le 11/04/2011 à 18:12

Le DataMan 500 de Cognex offre une vitesse d’acquisition particulièrement élevée comparée aux autres lecteurs  de codes basés comme lui sur un capteur d’images. Pour cela, il intègre un composant de vision totalement inédit.

Il aura nécessité à lui seul un investissement de 10 millions de dollars. C’est dire si ce petit composant, développé et breveté par Cognex, a son importance dans les performances du lecteur DataMan 500 que la société vient de lancer. Quel est son rôle ? En fait, c’est lui qui s’occupe de tout. Dans un lecteur imageur “classique”, le capteur d’images, le convertisseur et le processeur sont des éléments bien distincts. Une fois acquise, l’image du code est transférée à l’intérieur du lecteur pour être traitée par le processeur. « Ce transfert engendre une limitation physique de la vitesse de lecture du code », indique Olivier Feraille, directeur commercial Europe du Sud chez Cognex. De plus, le système va chercher à lire un code dégradé jusqu’à ce qu’il y parvienne. Il peut ainsi prendre une demi-seconde, voire une seconde, pour décoder l’information. Conséquence, « les lecteurs imageurs du marché ne vont jamais au-delà de 60 images/seconde, ce qui est nettement inférieur aux vitesses de lecture des scanners laser », poursuit Olivier Feraille. Le nouveau composant, appelé VSoC (Vision System on a Chip) pallie cet inconvénient. Cette fois-ci, tout le prétraitement s’effectue dans le même composant. Le VSoC acquiert les images, il se charge de les optimiser (en recherchant les conditions idéales de focalisation et de luminosité), il localise le code, et seulement après, finit par transférer l’information. Il acquiert ainsi une quantité très importante d’images (jusqu’à 1 000 images par seconde), mais seules les meilleures sont ensuite traitées. «L’intérêt d’une telle cadence d’acquisition est de disposer d’une marge de manœuvre pour optimiser les images et ne sélectionner que la plus pertinente », explique Olivier Feraille. Pour l’utilisateur, tout cela est transparent. Seule lui importe la vitesse de décodage obtenue au final. Celle-ci s’élève à près de 90 images/seconde.
Les avantages de la vision
Le DataMan 500 offre une vitesse de lecture comparable à celle des scanners laser, mais avec des avantages supplémentaires. Comme tout imageur, il lit des codes que les lasers ne peuvent pas toujours déchiffrer (codes peu contrastés, dégradés, rayés, etc.), et ce quelle que soit leur orientation. De plus, il peut aussi bien lire des codes 1D que 2D (DataMatrix, QR, etc.), et déchiffrer plusieurs codes contenus dans une seule image. La robustesse de l’algorithme IDMax utilisé autorise la lecture de codes fortement inclinés, jusqu’à 60° voire 80°. Autre avantage, la possibilité d’observer ce que le lecteur “voit” sur un écran associé (ou sur des images archivées). En observant les images, le technicien de maintenance peut contrôler la qualité du code, comprendre l’origine d’éventuelles dégradations du taux de lecture, ou encore optimiser les réglages. Enfin, le lecteur n’intègre aucune pièce mécanique mobile. Il est donc plus robuste qu’un modèle laser.
Cependant, les imageurs souffrent d’une limitation. Contrai-rement aux lecteurs laser qui tolèrent de grandes variations de la distance focale, ils utilisent généralement un objectif fixe. Ils sont donc peu adaptés pour lire des codes inscrits sur des colis de taille différente, par exemple. Le DataMan 500, en revanche, est moins sensible à ce problème. Il peut être utilisé avec des optiques standard à monture C, mais aussi avec un objectif à focale variable basé sur une lentille liquide. Celle-ci autorise une mise au point automatique sur une plage plus étendue qu’un objectif standard. Le seul inconvénient de la solution, c’est le temps que prend la focalisation. Mais, « vu la vitesse d’acquisition du lecteur, on peut utiliser une lentille liquide sans dégrader la vitesse de décodage obtenue au final », souligne Olivier Feraille.
Le DataMan 500 se distingue enfin par sa simplicité de mise en œuvre. Il suffit de l’installer et de lancer la lecture. Plusieurs lecteurs peuvent être placés côte à côte pour couvrir une zone plus large. Il est possible également de les paramétrer pour qu’ils ne lisent pas deux fois le même code. En termes de raccordement, l’interface PoE assure l’alimentation et la connexion à Ethernet du lecteur. L’appareil est destiné à la logistique, au tri de courrier, à l’emballage, ainsi qu’à toutes sortes d’applications à hautes cadences dans l’industrie automobile, pharmaceutique, agroalimentaire, etc. Il est commercialisé aux environs de 4 000 euros.
Marie-Line Zani-Demange

 

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