Mitsubishi Electric présente son premier vrai robot collaboratif

Le 28/02/2018 à 17:00

A lors que la plupart des ténors de la robotique industrielle classique proposent déjà à leur catalogue au moins un robot collaboratif (ou cobot), Mitsubishi Electric dont la réputation n'est plus à faire en matière de robots industriels, faisait jusqu'ici figure de retardataire en matière de petits robots capables de fonctionner en bonne harmonie avec l'homme, dans le même espace de travail. En effet, sur ce créneau, seuls figuraient dans l'offre du japonais des petits robots industriels auxquels des fonctions de sécurité avaient été rajoutées, le tout étant rassemblé sous la bannière MELFA. Sortes de modèles intermédiaires entre le robot industriel et le cobot, qui ne pouvaient prétendre à l'appellation cobots car non conformes aux normes régissant ce type d'automatismes. Mais le japonais compte bien rattraper son retard dans les prochains mois avec la sortie prévue du premier véritable cobot de marque nipponne. La société en a d'ailleurs dévoilé un prototype simultanément au dernier salon SPS IPC Drives de Nuremberg et lors de l'International Robot Exhibition (iREX), de Tokyo qui se sont déroulés en no-vembredernier.Leprototype sera également exposé sur le stand de Mitsubishi au prochain CFIA qui se tiendra en mars à Rennes ( voir page 19 ). Mais peut-on véritablement parler de retard pour Mitsubishi ? « L'important lorsqu'on lance un produit, ce n'est pas forcément d'être le premier sur le marché, mais plutôt d'avoir le bon timing pour arriver avec le bon produit au bon moment, et je pense qu'aujourd'hui, avec notre premier cobot, ces conditions sont réunies », argumente ainsi Olivier Jourdon, responsable grands comptes pour la division Automatisation Industrielle de Mitsubishi Electric Europe. Mais le challenge n'a pas été simple car il a fallu résoudre une équation complexe. « D'un côté, avec notre expérience de 40 ans en robotique industrielle, nos clients attendent de nous que nous leur fournissions des produits fiables et de qualité, comme ce à quoi ils ont été habitués avec nos modèles industriels pendant des décennies. De l'autre, il fallait que notre nouveau produit reprenne tous les codes de la cobotique, non seulement en termes de sécurité intrinsèque –afin qu'il puisse fonctionner sans cage de protection, dans le même espace que l'opérateur et sans danger pour ce dernier – mais également au niveau de la simplicité d'installation et d'utilisation. Et bien sûr, il fallait qu'il soit conforme aux normes de cobotiqueTS 15066 et ISO-10218-1 en vigueur. Si je devais résumer notre philosophie pour ce premier cobot, je dirais que nous avons essayé d'associer le meilleur de la robotique industrielle et de la cobotique au sein d'un même produit », explique M. Jourdon.

Conforme aux normes de cobotique en vigueur, le premier véritable cobot signé Mitsubishi Electric reprend à son compte tous les codes de cobotique en termes de facilité d'installation et d'utilisation, tout en conservant la précision de répétabilité de ± 0,02 mm des robots industriels du japonais.

Les performances même du robot collaboratif de Mitsubishi font état de cette dualité. Ainsi, le cobot du japonais affiche-t-il une précision de répétabilité de ±0,02mm, digne des per-formances de ses robots industriels, et cela malgré l'utilisation de capteurs de force et de couple sensibles. Mais sa capacité de charge (entre 5 et 6kg) et sa portée (entre 800 et 1000mm) rappellent qu'il s'agit bien d'un cobot. Sa vitesse maximale aussi, à savoir 1m/s.

Grande facilité d'installation et d'utilisation

Comme annoncé,Mitsubishi Electric s'est attaché à faciliter l'utilisation du cobot par l'opérateur, avec des options de contrôle et de programmation annoncées comme uniques à ce jour. Un terminal opérateur à écran tactile, qui peut être raccordé au robot, fournit une interface homme-machine intuitive pour « enseigner » au cobot sa tâche, et cela sans aucune expertise de programmation particulière grâce à un logiciel lui aussi intuitif basé sur une représentation graphique des fonctions et comprenant tout un panel de fonctionnalités préprogrammées. La fonctionnalité d'apprentissage inclut notamment un mode de «contrôle direct» qui permet à l'opérateur de déplacer le cobot d'une position à une autre, manuellement et avec une force contrôlée. Une fois l'installation terminée, le terminal opérateur est facilement retiré pour donner au robot une totale liberté de mouvement.

Pour Mitsubishi, la période est propice à l'acception des cobots dans l'industrie. « Pionnière dans l'utilisation des robots collaboratifs, l'industrie de l'automobile reste très demandeuse en cobots performants et précis. Mais d'autres industries sont également très intéressées comme l'industrie agroalimentaire – d'où la présentation de notre cobot au prochain CFIA –, la cosmétique, et plus généralement, toutes les applications de type pick & place», précise pour conclure Philippe Bolliet, responsable grands comptes pour les marchés de l'agroalimentaire et des biens de consommation chez Mitsubishi Electric Europe.

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