Les balances de laboratoire

Le 16/06/2016 à 13:30

S i, dans l'industrie (les procédés et les laboratoires), le temps et la température sont les deux grandeurs physiques les plus souvent mesurées, la masse est également un paramètre que l'on rencontre forcément dans les laboratoires. Que ce soit pour contrôler, en entrée de production, la masse de matières premières, dans le cadre du contrôlequalité, pour réaliser des formulations ou pour étalonner des pipettes. « On retrouve effectivement des balances dans tous les secteurs industriels, tels que la pharmaceutique, les cosmétiques, la chimie et la pétrochimie, l'automobile, les centres de recherche, les biotechnologies,l'industrie lourde… Il n'y a cependant pas de clients types parce que de nombreuses différences existent entre chaque secteur industriel (réglementations,traitement de données, fonctions de comptage, etc.) », constate Charles Bihl, Product Specialist Balances & Software chez Sartorius Lab Products & Services France.





Les premiers critères de choix à regarder sont évidemment la portée maximale, la précision d'affichage et les autres caractéristiques techniques. Un deuxième volet important concerne l'application du client.

Autre particularité des balances de laboratoire, c'est un segment de marché, au sein de l'instrumentation de laboratoire, où les annonces de nouveautés sont assez fréquentes. Lors des trois dernières années, l'allemand Sartorius a introduit sur le marché, en 2013, la série de balances de laboratoire Secura ( voir Mesures n°859 ) et, l'année suivante, la série de balances d'analyse et de précision Entris. Quant à l'helvético-américain Mettler-Toledo, il a lancé, toujours en 2014, les balances d'analyse haut de gamme Excellence XPE et XSE ( voir Mesures n° 862 ) et, en 2015, la série ML-T, une famille de 14 modèles compacts, et une mise à jour de son outil de sélection en ligne EasyFinder pour le pesage. « En quelques années seulement,nous avons renouvelé environ 90 % de notre offre en pesage, à savoir les balances, les dessicateurs et leurs accessoires », précise Samuel Cantelou, responsable marketing Produits de la division Laboratoire de Mettler-Toledo France. On pourrait encore citer la série X2 du polonais Radwag etles Explorer Semi-Micro de l'américain Ohaus en 2015, ce dernier ayant aussi annoncé depuis le début de cette année les balances portables Scout de nouvelle génération.

Un marché dominé par deux acteurs

Mais, derrière la kyrielle de nouveaux modèles, le marché mondial des balances électroniques pour le laboratoire n'affiche pas forcément des croissances à la hauteur du rythme des introductions. Selon la société d'études irlandaise Research and Markets, par exemple, ce marché progresserait de 4,52% (taux de croissance annuel composé ou CAGR) entre 2013 et 2018. « En France, le marché des balances de laboratoire ne se caractérise pas par des croissances faramineuses. Comme il s'agit d'un secteur mature et très bien implanté (technologies et fabricants connus),nous sommes plus confrontés à un marché de renouvellement », indique Samuel Cantelou (Mettler-Toledo France). Ce que confirme Charles Bihl en ajoutant: « Une balance bien entretenue peut durer 15 à 20 ans. Le marché du labo-ratoire français, lui, connaît par ailleurs une période plutôt difficile depuis deux ans ».





Connaître la masse d'un produit est essentiel, que ce soit en pharmaceutique, en cosmétiques, en chimie et pétrochimie, en automobile, dans les centres de recherche, en biotechnologies, etc. D'où l'existence de balances d'analyse, de balances de précision et de microbalances pour répondre aux exigences de toutes ces applications.

Mettler-Toledo

Pour un observateur extérieur,lemar-chédes fabricants en France se distingue par un relatif petit nombre d'acteurs. On retrouve ainsi Mettler-Toledo et Sartorius, les deux principaux fabricants, suivis par quelques autres sociétés. « À côté de notre challenger Sartorius et de nous,les concurrents sont plutôt positionnés sur des appareils différents (revente d'entrée de gamme, par exemple) ou sur des besoins spécifiques (Kern & Sohn, Precisa, Radwag…) », affirme Samuel Cantelou (Mettler-Toledo France). « Si, en France, nous sommes concurrents de Mettler-Toledo, de Radwag dans une certaine mesure,d'Ohaus, nous rencontrons des fabricants différents sur le marché allemand », poursuit Charles Bihl (Sartorius France).

Enfin, en ce qui concerne les canaux de vente, il y aurait presque autant de stratégies que de fabricants. « La vente directe est le modèle mis en place chez Mettler-Toledo France, car nous vendons une solution avec une expertise, des formations conventionnées ou non, différents services (réglementation, installation, métrologie et contrat de maintenance) », explique Samuel Cantelou (Mettler-Toledo France). À l'autre extrême, l'allemand Kern & Sohn, lui, privilégie la distribution et uniquement la distribution. C'est la raison pour laquelle on retrouve la marque dans l'offre de nombreux distributeurs ( voir tableau page 44) . Et des fabricants comme Sartorius proposent les deux canaux de vente. « En plus de nos équipes de commerciaux, nous travaillons avec des distributeurs nationaux ou locaux, soit parce que les grands groupes pharmaceutiques rationalisent, d'où un seul généraliste (contrats-cadres) au lieu d'une myriade de fournisseurs différents, soit pour des raisons historiques et de proximité », explique Charles Bihl (Sartorius France).

Une classification officieuse en trois catégories

Intéressons-nous maintenant un peu à la technologie au cœur d'une balance de laboratoire… ou plutôt des balances de laboratoire. Comme indiqué dans le tableau principal de cet article, on fait la distinction entre trois types différents de balances: les balances analytiques, les balances de précision et les microbalances. Elles se distinguent par la valeur de la précision d'affichage, comme le rappelle Samuel Cantelou (Mettler-Toledo France): « Les microbalances affichent une précision d'affichage de 0,1 à 1 µg (pour une portée comprise entre 2 et

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