Un concentré d'innovations dans le domaine de la métrologie! Des nouveautés, aussi, hors métrologie

Le 01/11/2015 à 14:00

Pour la troisième année, après 2011 et 2013, la mesure était mise à l'honneur, à Paris, du 22 au 24 septembre dernier. Tous (ou presque) les acteurs ont ainsi convergé vers le Paris Expo – Porte de Versailles pour trois jours d'échanges, d'exposition d'innovations, de présentations scientifiques et techniques. Se sont en effet déroulés le salon Enova Paris et la 17 e édition du Congrès international de métrologie (CIM), organisés respectivement par GL events Exhibition et le Collège français de métrologie (CFM). Dès l'ouverture du CIM, l'après-midi du lundi 21 septembre, le ton était déjà donné. « La métrologie se trouve là où l'on ne l'attend pas forcément, les services, la criminalistique, par exemple », constate Pierre Claudel, coprésident de l'édition 2015 du CIM et directeur des essais, des étalonnages et de la certification au Centre technique des industries aérauliques et thermiques (Cetiat).

D'aucuns auraient pu s'interroger sur la présence de représentants de La Poste et du Pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale (PJGN) parmi les intervenants, mais c'était sans compter sur l'importance grandissante que revêt la métrologie jusque dans de tels domaines. « Nous ne commercialisons plus un produit, mais un service qui s'appuie sur un produit. Si la maintenance a été normalisée dans les années 1990 – et c'est devenu un vrai métier –, nous manquons aujourd'hui de mesure et d'outils de qualification des services proposés, d'où l'importance de la normalisation. Métrologie et services ne peuvent donc travailler l'un sans l'autre,et c'est une extraordinaire opportunité de développement pour la métrologie », affirme Laurence Kerleguer, responsable Pilotage, processus et progrès à la direction Qualité du groupe La Poste et animatrice du groupe du comité stratégique de l'Afnor « Livre blanc : quelle normalisation pour les services ? ».

L'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), le laboratoire scientifique multidisciplinaire du Pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale, lui, avait engagé une démarche volontaire d'accréditation, obtenue le 1er octobre 2007, selon la norme NF EN ISO/CEI 17025 (au début de l'année 2015, 130 méthodes d'essais sont accréditées). « Une métrologie rigoureuse était alors assurée par un service interne au laboratoire : la gestion du raccordement métrologique des étalons de l'IRCGN aux laboratoires accrédités et un réseau de 25 correspondants métrologie formés en interne », rappelle le colonel Bruno Vanden-Berghe, commandant adjoint du PJGN.

Enova Paris 2015, salon consacré aux technologies de l'électronique, de la mesure, de la vision, de l'embarqué et de l'optique, et la 17 e édition du Congrès international de métrologie (CIM), qui se sont tenus conjointement pour la troisième fois, ont enregistré la venue respective de 4 978 visiteurs (+ 2 % par rapport à 2014) et de 813 congressistes.

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Mais, depuis 2009, un contexte normatif est imposé au niveau européen, à savoir la Décision-cadre 2009/905/JAI relative à l'accréditation des prestataires de services de police scientifique menant des activités de laboratoire. « Ce processus rigoureux de qualité et de métrologie a permis de fiabiliser les résultats,d'assurer un fonctionnement optimal des équipements, de disposer d'outils de mesure avec une grande précision, de garantir des cadres procéduraux stricts, aux niveaux nationaux et internationaux, mais aussi de favoriser les échanges d'informations pertinentes. Par exemple, fia-biliser les échanges entre pays européens dans le prélèvement, l'analyse, l'exploitation et la restitution nous a permis de l'être plus encore. On peut dire que la métrologie nous a permis d'être trois fois plus efficients, il faut donc souligner le poids de la métrologie dans le travail de l'IRCGN », insiste le colonel Bruno Vanden-Berghe.

La métrologie, un moteur d'innovations

Pour Pierre Claudel, « le message du CIM peut être résumé en trois mots : mesurer, analyser et innover. Mesurer est la finalité de la métrologie, ce qui passe entre autres par les échanges sur les bonnes pratiques. Le CIM est également le lieu où l'on vient valoriser l'information comme support de décision.Et enfin la métrologie n'est pas que contrôler,c'est aussi inventer le futur de la mesure et de la société.» A l'image de la fabrication additive, de l'industrie 4.0 et des exigences liées au changement climatique, les sujets des trois présentations de la session intitulée Métrologie 4.0 ( voir Mesures n° 877 ) organisée le deuxième jour. Mais revenons au présent et à l'édition 2015 du CIM et d'Enova Paris. « Concentré » pourrait être le terme qui résume le mieux le double événement. Tout d'abord un nombre concentré d'exposants, parce que 418 exposants «seulement» ont en effet fait cette année le déplacement, contre 460 en 2014 ( voir encadré page 44 ). Les organisateurs peuvent toutefois être satisfaits de la fréquentation en légère hausse (+2% pour Enova et +1,6% pour le CIM), compte tenu d'un contexte économique qui n'est toujours pas revenu au beau fixe…

Concentré, cette fois, en termes d'innovations et de nouveaux produits présentés sur Enova et sur le Village Métrologie du congrès. Débutons ainsi notre visite sur ce dernier avec la signature d'un accord de collaboration entre le Laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE) et la jeune pousse iséroise Pollen Metrology, éditeur de logiciels d'analyse de données de métrologie pour la maîtrise des nanomatériaux, portant sur la métrologie des nanomatériaux ( voir notre article page 19 ). « Ce partenariat va ainsi nous permettre de nous développer plus rapidement, notamment en rassurant de potentiels investisseurs, sur un marché toujours plus concurren-tiel », explique Johann Foucher cofondateur et CEO de Pollen Metrology. Le LNE, lui, se positionne comme un organisme de recherche, sur lequel la start-up peut s'appuyer en termes de crédibilité et de moyens de développement.

Toujours du côté des éditeurs en métrologie, le français Delta Mu mettait en avant la version 5.02 de son logiciel Opti Mu pour le suivi d'un parc d'instruments de mesure. La nouvelle version permet une gestion plus dynamique et plus simple qui se traduit par exemple par la possibilité désormais d'utiliser des états personnalisés pour personnaliser fiches de vie, plannings et certificats d'étalonnage, ainsi que la présence de nouvelles fiches de caractéristiques techniques pour les instruments analytiques (spectrophotomètres, chromatographes multivoies, etc.) et les solutions physico-chimiques étalon (gaz de référence, mélanges binaires, mélanges de trois constituants et plus, etc.).

Rappelons que la société a lancé le 1 er juin dernier le premier service dédié à la fiabilité des mesures industrielles à l'heure du Big Data , du datamining et du machine learning (service sur mesure «Smart Metrology by Delta Mu»; voir Mesures n° 876 ). Quant à Felix Informatique, l'éditeur français présentait pour la première fois Deca Pocket, une solution sur tablette ou PDA qui permet à un utilisateur d'accéder aux données de son logiciel de métrologie Decav8 et de poursuivre la saisie où qu'il le souhaite,même hors connexion.

Enova Paris 2015 : une fréquentation en légère hausse

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Selon GL events Exhibitions, son organisateur, l'édition 2015 d'Enova Paris qui s'est tenue du 22 au 24 septembre dernier, salon consacré aux technologies de l'électronique, de la mesure, de la vision, de l'embarqué et de l'optique, a enregistré une légère progression de 2% du nombre de visiteurs par rapport à l'année précédente, à 4978 personnes, mais un assez net recul du nombre d'exposants ayant fait le déplacement (418 sociétés contre 460, dont 16% venant de l'étranger). Et dire que se déroulait conjointement la 17 e édition du Congrès international de métrologie (CIM), organisé par le Collège français de métrologie (CFM) et qui a accueilli 813 congressistes (+1,6%) venant pour 35% de l'étranger… «Les visiteurs étaient issus à la fois delarechercheetdel'industrie,avecuneaugmentationdelafréquentation des bureaux d'études.On note également une croissance du visitorat en provenance des secteurs de l'automobile et des transports, ainsi que du BTP tiré par la montée en puissance des problématiques liées à la domotique et au smart building », constate GL events Exhibition. Parmi les différents événements, on peut citer la 5 e édition des Trophées de l'innovation dont les lauréats sont: JRI pour son laboratoire de métrologie itinérant Lab'Express (Catégorie Qualité/Sécurité), Alphanov pour le kit de conception de lasers à fibres et Heidenhain pour son palpeur de mesure sans pression (Catégorie Productivité), Nanolike pour sa nanojauge de contrainte Nanosensors (Catégorie Technologie embarquée), Mescan pour sa solution de mesure de force ultra-mobile B-Flex (Catégorie Objet connecté) et Suricog pour la nouvelle génération d'outils pilotés par le regard Weetsy (le coup de cœur des visiteurs).

Rendez-vous est déjà pris les 14 et 15 septembre 2016 pour la prochaine édition parisienne, et d'ici là se tiendront également Enova Lyon les 10 et 11 février et Enova Angers les 8 et 9 juin prochains…

Wika a dévoilé le manomètre numérique étalon Mensor CPG2500 qui se distingue par sa facilité d'utilisation et sa polyvalence pour les laboratoires d'étalonnages et les installations industrielles. En plus du nombre de capteurs interchangeables intégrés (trois au lieu de deux), cette nouvelle version dispose d'une interface utilisateur moderne et intuitive.

Wika

Les services d'étalonnage évoluent

Le groupe français Trescal, dont le Pdg Olivier Delrieu a été nommé au Comité directeur du Groupe des équipementiers aéronautique et de Défense (GEAD) au sein du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), a introduit l'offre de services full web Adveso pour la gestion de parc métrologique. Cette offre clé en main et personnalisable, qui se présente sous la forme de quatre packages différents selon les besoins des clients (simple consultation, constitution de relevé de mesures, réservation ou location d'instruments), permet de piloter et d'optimiser l'activité métrologique d'une PME comme d'un grand groupe industriel. Grâce à des concepts internet dynamiques, tels que la recherche type «Google», le panier, le comparateur, les circuits de validation par étapes, le logiciel, accessible via un navigateur internet depuis un PC, une tablette ou un smartphone, est convivial, très simple d'utilisation et à déployer (solution fournie en mode SaaS, avec hébergement chezTrescal, ou en mode Intranet).

JRI, encore une société française, dévoilait le Lab'express, le premier laboratoire d'étalonnage itinérant accrédité Cofrac disponible en Europe et qui a d'ailleurs été récompensé par leTrophée de l'innovation, dans la catégorie Qualité/Sécurité. « Il est ainsi accrédité Cofrac pour l'étalonnage et la vérification en température de - 80 à + 140 °C et au point - 196 °C en laboratoire, et de - 90 à + 140 °C sur site, ainsi que pour la réalisation de cartographies des enceintes thermostatiques (essais de caractérisation et de vérification selon les normes FD X 15140, NF EN 60068 et FDV 08 601) et des bains-marie sur la plage de température de - 90 à + 140 °C », énumère François Besnier, responsable commercial pour l'Ouest de la France chez JRI.

Opérationnel depuis juillet 2015, ce laboratoire mobile apporte davantage d'efficacité qu'un laboratoire fixe, auquel il est nécessaire d'envoyer les sondes de température interrompant inévitablement la surveillance des équipements pendant plusieurs jours. « En plus de l'optimisation des temps d'immobilisation des appareils, en évitant par exemple de démonter les chaînes de mesure, le Lab'express offre aussi une plus grande flexibilité et précision dans les prestations qui sont réalisées chez l'industriel,parce qu'elles ne sont plus simplement réalisées sur site mais dans un “laboratoire sur site”», affirme François Besnier. Enfin le finlandais Beamex, lui, avait lancé en France, trois mois avant la manifestation, le Beamex Care Plan. Il s'agit d'un contrat de service après-vente à long terme portant sur le réétalonnage et la maintenance du matériel d'étalonnage du constructeur. « Notre programme assure aux utilisateurs le maintien du niveau d'exactitude et de la traçabilité de leurs calibrateurs, facilitant ainsi grandement la gestion de la maintenance tout au long de la durée d'utilisation des appareils. Et ce avec des coûts fixes et maîtrisés », explique Christophe Boubay, responsable des ventes de Beamex France. En plus de réduire la période d'immobilisation d'un calibrateur, plusieurs autres services sont disponibles, tels que la notification par e-mail d'un étalonnage prévu, une assistance, les mises à jour éventuelles du firmware , ce que tout le monde ne fait pas, etc.

Des calibrateurs plus polyvalents et modernes…

Toujours dans le domaine de l'étalonnage, l'allemand Wika a dévoilé le manomètre numérique étalon Mensor CPG2500. « Cet indicateur de pression se distingue par sa facilité d'utilisation et sa polyvalence pour les laboratoires d'étalonnages et les installations industrielles, pour une mesure précise de la pression.Il intègre en effet jusqu'à trois capteurs interchangeables, sans compter la possibilité de brancher deux capteurs externes supplémentaires », résume Frédéric Poirier, directeur commercial de Wika Instruments. Côté performances, l'étendue de mesure va de 0-25mbar à 0-690bar (capteurs standards), voire 0-2 750 bar (capteurs Premium), avec une justesse de 0,01 ou 0,03 % de la pleine échelle, jusqu'à 0,008% (capteurs Premium). « En plus du nombre de capteurs intégrés (trois au lieu de deux), la nouvelle version du CPG2500 dispose d'une interface utilisateur moderne et intuitive, avec la présence d'un écran plus grand, désormais tactile, et la possibilité de configurer l'affichage de manière à visualiser les différents capteurs », ajoute Frédéric Poirier. La société présentait également sur son stand le calibrateur multifonction portable Scandura Pascal ET, qui intègre désormais d'un module Hart. Sur le stand du français AOIP, les visiteurs curieux pouvaient découvrir le contrôleur/calibrateur de pression ADT780 de l'américainAdditel. «Avec sa pompe électrique intégrée, ce contrôleur de laboratoire est maintenant plus autonome, pour générer des pressions du vide à 70 bar. Normalement,l'utilisateur doit avoir une bouteille de gaz avec lui pour générer la pression, bouteille qui impose une certaine logistique », explique Pierre Maguerès, responsable marketing chez AOIP. Il existe deux gammes de mesure, à savoir - 0,95 à 70bar (ADT780-1K) et - 0,95 à 200bar (ADT780-3K), chaque configuration incluant un capteur présélectionné, avec une stabilité de 0,01% de la pleine échelle (capteur standard) ou 0,005% (capteur amélioré). Autre innovation chez AOIP, le nouveau calibrateur multifonction de table Calys 1000 est destiné au réglage et à la maintenance du process, en laboratoire et sur site. Il se distingue de la génération précédente par un design plus ergonomique (large écran pour un double affichage des 2 voies isolées, clavier tactile capacitif pour une interface utilisateur facile à utiliser, port USB, etc.).

Le dernier-né des contrôleurs/calibrateurs de pression modulaire de Fluke (6270A) a la particularité de pouvoir se connecter à cinq capteurs différents via différents emplacements et donc de couvrir une large gamme de mesure, du vide à 200 bar. Il se positionne juste en dessous du PPC4, en fait sur un marché plus «d'entrée de gamme».

eurs Fluke

Le distributeur MB Electronique avait notamment apporté le contrôleur/calibrateur de pression modulaire 6270A de l'américain Fluke. « Ce dernier-né des étalons de transfert de la société a la particularité de pouvoir se connecter à cinq capteurs différents via différents emplacements et donc de couvrir une large gamme de mesure, du vide à 200 bar. Autre différence, les modèles existant sur le marché sont normalement limités en pression.Il faut alors débrancher si l'on veut ajouter un nouveau capteur. Avec le 6270A, l'utilisateur ouvre la façade,branche le module et c'est opérationnel », explique Jean-Louis Jouannaud, responsable Application chez MB Electronique. Avec ses deux niveaux de précision (0,02 % de la pleine échelle ou 0,01% du relevé), le contrôleur/calibrateur de pression se positionne juste en dessous du PPC4, en fait sur un marché plus «d'entrée de gamme».

… et pour tous les goûts

Le français Aréméca, le britannique Furness Controls et l'allemand Sika n'étaient pas non plus en reste. Le français a introduit cette année les gammes de balances manométriques pneuma-tiques BA4 et BH4 qui affichent une précision jusqu'à 5.10 -5 ,aulieude10 -4 . Elles intègrent également un automate permettant à l'opérateur d'être épaulé lors de son étalonnage, d'enregistrer ses points de mesures et de les transférer pour la rédaction de son rapport de contrôle. Furness Controls, lui, présentait le générateur de pression FCO560 pour l'étalonnage de la pression ou du débit, en laboratoire ou sur site. Ce générateur de pression différentielle automatique affiche trois gammes (200, 2000 et 20000Pa), une incertitude inférieure à 0,1% de la lecture, une stabilité inférieure à 0,003 % de la pleine échelle (avec les deux ports connectés). Quant à Sika, il était possible de (re)voir les calibrateurs de température TP 37 166 E et TP 3M 165 E. Ils intègrent différents modes de fonctionnement (puit sec, infrarouge via un corps noir et sondes de surface pour le TP 37 166 E et en plus microbain pour leTP 3M 165 E),dans des plages de température allant de - 35 à +165°C. Ces modèles se distinguent par la présence d'un écran couleur tactile7pouces,faci-litant l'utilisation par l'opérateur (recherche aidée ou intuitive associée à un menu personnalisable).

Mesurer est la finalité de la métrologie, ce qui passe entre autres par les échanges et la valorisation de l'information comme support de décision. Et la métrologie n'est pas que contrôler, c'est aussi inventer le futur de la mesure et de la société. A l'image de la fabrication additive, de l'industrie 4.0 et des exigences liées au changement climatique.

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Et n'oublions pas l'étalonnage des grandeurs électriques. Le distributeur Acalime mettait en avant, entre autres, les calibrateurs multifonctions portables M143 et M143i du tchèque Meatest (0 à 1000 Vcc/ca et 0 à 20 ou 2Acc/ca, précision de base de 0,007% en tension et 0,02 % en courant, simulation de sondes de platine de - 50 à +850°C et de thermocouples R, S, B, J,T, E, K et N de - 250 à +1820°C). Toujours sur le stand d'Acalime, le canadien Measurements International présentait son pont de mesure automatique 6650A. « Reposant sur une méthode de mesure de type dual source ,en plus du mode de mesure directe, ce système permet de couvrir une étendue de mesure allant de 100 k O à 10P O , avec une incertitude de 100 en mode direct ou 30 en mode dual source (100 : 1)», explique Roman Honig, CEO de Measurements International (MI) Europe. Les utilisateurs cibles sont les laboratoires électriques, de R&D, comme le LNE, l'Ifremer, celui de Renault, etc. « Je souhaite évoquer l'association Eurocal, dont l'objectif est de devenir un forum pour la coordination et l'harmonisation de la coopération entre les différentes associations de laboratoires d'étalonnage européens », ajoute-t-il.

Sur le stand d'AOIP, on pouvait découvrir le contrôleur/calibrateur de pression ADT780 d'Additel. Avec sa pompe électrique intégrée, cet appareil peut maintenant générer des pressions du vide à 70 bar, sans recourir à une bouteille de gaz qui impose une certaine logistique. Il existe également une deuxième gamme de mesure jusqu'à 200 bar.

CLardière

Et les représentants de l'américain Keysight Technologies étaient fiers de montrer sur le stand l'un de leurs bancs d'étalonnage mobile. « Cette baie, d'une valeur d'environ 1 million de dollars et qui fait partie de notre service de vérification sur site en fonction du volume Voscal, permet de reconstituer un vrai laboratoire d'étalonnage chez le client et donc de réduire l'indisponibilité de ses équipements », précise Olivier Grimaud, directeur des ventes pour l'Europe du sud, le Moyen-Orient et l'Afrique chez KeysightTechnologies. La société profitait également du salon pour exposer ses dernières nouveautés, telles que les analyseurs de spectre portables FieldFox fonctionnant jusqu'à une fréquence de 50 GHz ( voir notre article page 12 ).

En poursuivant la visite sur le Village Métrologie et sur les autres parties de l'exposition correspondant au salon Enova, les visiteurs avaient l'occasion de voir des innovations aussi chez les fabricants de capteurs et autres transmetteurs de mesure. Prenons le néerlandais Bronkhorst: il présentait sa nouvelle génération de débitmètres/régulateurs de débit massique pour gaz EL-Flow Prestige, ainsi que le débitmètre/régulateur de débit massique à effet Coriolis pour (très) faibles débits mini Coriflow Série ML 120. « Pour le développement du EL-FlowPrestige,nous avons redéfini pratiquement tous les composants, comme le capillaire de mesure, l'élément déprimogène pour le système d'échantillonnage,l'électronique qui consomme 30 % d'électricité de moins, etc. Le débitmètre/régulateur intègre également la technologie DTB (pour DifferentialTemperature Balancing ) », expliqueYannLe Guenniou, ingénieur commercial et responsable produit chez Bronkhorst France.

Cette technologie de compensation active (et non plus passive) permet de réduire significativement les effets liés aux fluctuations de la température ambiante.Avantages, la précision est meilleure en particulier sur les microdébits, tout comme les autres caractéristiques métrologiques. Ce qui permet à l'appareil d'être étalonné pour 25 gaz et des mélanges gazeux différents (l'utilisateur n'a pas besoin de renvoyer l'appareil au constructeur). Quant au mini Coriflow Série ML 120, c'est le premier modèle à effet Coriolis pour les faibles débits équipé d'une interface EtherCAT. Il se distingue par ailleurs par une mesure et un contrôle du débit massique accrus encore, en termes de stabilité (moins de ±10mg/h) et de précision (±0,2% de la lecture pour les liquides, ± 0,5 % pour les gaz), pour une étendue de mesure de 50-5000mg/h à 2-200g/h. Dans le domaine du chauffage, de la ventilation et de la climatisation (CVC), l'autrichien E+E Elektronik a notamment lancé ses douze derniers mois une gamme complète de sondes de température et une mesure supplémentaire à son mesureur portable Omniport 30. « Les cinq modèles d'ores et déjà dis-ponibles E431, E441, E451, E461 et E471 sont un complément de gamme idéal aux sondes et transmetteurs d'humidité relative et de CO2 ,offrant ainsi un panel plus large à nos clients », résume Bertram Walter, directeur commercial d'E+E Elektronik France. L'Omniport 30 intègre, lui, une sonde de dioxyde de carbone (CO2 ) assurant des mesures entre 0-2 000, 0-5000 et 0-10000ppm (technique infrarouge non dispersif à doubles longueurs d'onde).

Au-delà du domaine de l'étalonnage, les visiteurs avaient l'occasion de découvrir la nouvelle génération de débitmètres/régulateurs de débit massique pour gaz EL-Flow Prestige (à gauche) de Bronkhorst, dont tous les composants ont été redéfinis pour améliorer les caractéristiques métrologiques, ou encore la caméra infrarouge PI 1M (à droite) d'Optris, qui peut remplacer un pyromètre rapide dans certaines applications.

Bronkhorst et PI1M

Nanolike dévoile ses nanojauges

Sur le stand de l'allemand Optris, il était également question de mesures de température, mais, contrairement à E+E Elektronik, de mesures sans contact. « En plus des avantages de nos mo-dèles,tels que la compacité,une interface USB et le logiciel gratuit, la caméra infrarouge PI 1M se distingue par une étendue de mesure intégrale de + 450 à + 1 800 °C (plage spectrale de 0,92 à 1,1 µm), à savoir utilisable sans plages secondaires, ainsi qu'une fréquence d'images atteignant 1 kHz (résolution de 72 x56 pixels ; 32 Hz en 764 x 480 pixels) », explique Luc Lagorce, directeur des ventes grand Sud Europe d'Optris. La caméra peut ainsi remplacer un pyromètre rapide qui est même capable de réaliser des mesures à travers le verre.

Pour conclure la visite de l'exposition, on pourrait encore citer les caméras infrarouges portablesTiX520 etTiX560 de Fluke, distribuées par Testoon et dotées d'un écran tactile de 5,7 pouces, le détecteur Mems C13272 basé sur un interféromètre Fabry-Parot, et le microspectromètre C12880MA du japonais Hamamatsu Photonics, le capteur de pesage dynamique numérique FIT7 ( voir Mesures n° 875 ) de l'allemand HBM, ainsi que l'innovation développée par Nanolike. La société toulousaine a en effet mis au point un procédé de fabrication à l'échelle nanométrique permettant d'obtenir des capteurs de déformations miniatures –les nanojauges ont d'ailleurs été primées d'unTrophée de l'innovation dans la catégorie Technologie embarquée. Le procédé en question fait appel à la physique quantique: entre deux électrodes d'or, on dépose des particules en une simple couche. Lorsque l'on fait passer un courant dans la jauge, les électrons sautent de particule en particule, par effet tunnel. Lorsqu'il y a une déformation, l'écart entre les particules augmente. Les électrons ont donc plus de chemin à faire et la résistance augmente de façon exponentielle. Ces capteurs disposent d'une zone active de 100µm de large et présentent l'avantage d'avoir une faible consommation électrique, inférieure au microwatt (au lieu du milliwatt avec les technologies classiques), une plus haute sensibilité et une réponse plus forte pour de faibles variations de la grandeur.

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