Une débauche de solutions de test et de mesure pour les micro-ondes

Le 28/01/2020 à 14:00

Comme chaque année, congressistes et visiteurs se sont retrouvés pour échanger sur les technologies RF et micro-ondes, ainsi que découvrir les dernières innovations dans ce domaine-là. En parallèle d'un riche programme de cycles de conférences, près de 330 fabricants et distributeurs avaient fait le déplacement à Paris pour la 22 e édition de la manifestation European Microwave Week (EuMW).

C. Lardière

La 22 e édition de la manifestation European Microwave Week (EuMW) a fait escale, du 29 septembre au 4 octobre 2019 – l'exposition durait, elle, du 1 er au 3 octobre –, dans la Ville Lumière, plus tôt que prévu d'ailleurs. C'est en effet la ville néerlandaise d'Utrecht qui devait accueillir l'événement, mais ce n'est que partie remise puisque la ville accueillera l'édition 2020. La principale manifestation européenne réunissant les acteurs académiques et industriels de la RF, des hyperfréquences, du sans-fil et des radars avait d'emblée affiché la couleur de l'édition 2019, avec le thème « Universality through microwave », à savoir l'universalité grâce aux micro-ondes.

« Il s'agit d'exprimer à quel point les technologies millimétriques sont fondamentales pour tous les êtres humains qui devront relever le défi d'intégrer l'intelligence artificielle (IA) dans leur mode de communication moderne », affirmaient Denis Barataud, président général, et Christian Person, co-président général de l'édition parisienne d'EuMW, dans le programme de la manifestation. Du côté des cycles de présentations scientifiques et techniques de l'European Mivrowave Conference (EuMC), les congressistes pouvaient s'informer et échanger sur les « Near-Field and Far-Field Millimeter-Wave Measurements », la « Material Characterization using Radar Methods ».

Un testeur synthétique « titanesque »

Ou encore sur les « Microwave Measurements at Systems, Components and Materials Levels : a Global Approach to Improve Energy Efficiency of the Next Generation of Electronic Devices » dans l'European Microwave Integrated Circuits Conference (EuMIC) et les « Test Procedures & Solutions, as well as Simulation & Validation of Sensor Functions and Entire ADAS Systems » dans l'European Radar Conference (EuRAD), ainsi que sur les « Network Analyser Instrumentation and Advanced Measurements at Millimetre-Wave and Terahertz Frequencies » du japonais Anritsu, le « Coded MIMO Radar System Design and the Consideration of the New Technologies Verification and the Estimation Method for the Coexisting Issue with FMCW Radar » de l'américain Keysight Technologies et la « Coexistence of Different RF Systems on a Platform-Radio Communication Point-of-view » de l'allemand Rohde & Schwarz, pour ne citer qu'une infime partie des sujets abordés lors des différents cycles de conférences.

Noise eXtented Technologies (XT) a attiré l'attention sur son stand en dévoilant, en avant-première mondiale, le système de test synthétique Titan. Il s'agit d'un banc reconfigurable et flexible dans le temps, le seul système sur le marché couvrant les fréquences jusqu'à 32 GHz et affichant une bande passante instantanée de 3 GHz.

C. Lardière

Toujours dans le domaine des microondes, la manifestation européenne a accueilli, pour la première fois, le Forum de l'automobile, organisé également par l'European Microwave Association (EuMA). L'objectif de ce forum est de fournir aux experts techniques du secteur une plateforme ouverte qui leur permettent d'échanger sur les aspects techniques (architectures systèmes pour radars, méthodes avancées de suppression des interférences radar, intelligence artificielle dans le traitement du signal…), réglementaires et les problèmes de marché dans le domaine des micro-ondes dans l'automobile. Au vu de la fréquentation annoncée (160 participants), il semble que ce nouvel événement ait dépassé les attentes des organisateurs.

Comme chaque année, congressistes et visiteurs avaient tout le loisir, en parallèle des cycles de conférences, d'arpenter les allées de l'exposition, où près de 330 fabricants et distributeurs avaient fait le déplacement jusqu'au Paris Expo-Porte de Versailles pour dévoiler des innovations et présenter leurs dernières solutions. Les acteurs du test et de la mesure étaient une nouvelle fois venus en nombre, Rohde & Schwarz, Keysight Technologies et l'américain National Instruments trustant les premières places à l'entrée de l'exposition.

Mais c'est Noise eXtented Technologies (XT), entité du groupe français Spherea Test & Services, qui a attiré l'attention sur son stand. Le spécialiste de la mesure du bruit de phase y présentait en effet, en avant-première mondiale, le système de test synthétique Titan ( voir Mesures n° 919 ). « Il s'agit d'un banc reconfigurable et flexible dans le temps. Et c'est le seul système au monde couvrant les fréquences jusqu'à 32 GHz et affichant une bande passante instantanée de 3 GHz », annonce Guillaume de Giovanni, fondateur de Noise XT et à la tête de l'activité au sein du groupe français.

Parmi l'éventail des nouveautés présentées sur le stand de Keysight Technologies, les visiteurs pouvaient s'arrêter et se renseigner sur le générateur de signal vectoriel RF CXG N5166B. Grâce à un coût total de possession réduit, il répond à un très grand nombre d'applications (validation d'IoT, éducation).

La société est en fait partie des besoins exprimés par les acteurs du spatial, comme la flexibilité et une très grande bande passante imposées par les satellites de demain. Le système Titan est composé de différents éléments ( building blocks ), à savoir notamment un étage de transposition de fréquence – de 1 à 32 GHz à la fréquence intermédiaire (FI) de 2,5 GHz, et inversement –, un étage de conversions numérique-analogique (CNA) et analogique-numérique (CAN), un traitement du signal numérique sur FPGA, supportant des flux de données jusqu'à 9 Géch/s, ainsi qu'une matrice de calibration en temps réel pour étendre les plans de calibration au plus proche de l'équipement sous test (DUT).

Des appareils de terrain prêts pour la 5G

Revenons sur nos pas pour visiter le stand de Keysight Technologies. Cette année, le fabricant américain mettait en avant cinq grands domaines applicatifs au travers de différentes démonstrations : la 5G et le sans-fil – les visiteurs pouvaient par exemple voir une nouvelle solution de référence, un testbed de génération et d'analyse des formes d'onde 5G New Radio (NR) –, le test et la validation des composants, l'aérospatiale et la Défense, l'automobile et les services, ainsi que l'Internet des objets (IoT), l'enseignement et la simulation – avec la solution d'optimisation des batteries des IoT X8712A et l'environnement logiciel PathWave Design 2020. L'une des démonstrations sur la 5G mettait en œuvre la nouvelle génération des analyseurs hyperfréquences portables FieldFox B pour la mesure de performances 5G NR en Over-The-Air (OTA), avec l'option 378. « Nos nouveaux analyseurs permettent de simplifier significativement le travail des techniciens pour caractériser le rayonnement d'une antenne, en four-nissant une dizaine de paramètres en OTA », indique Rolland Zhang, Global Product Manager, Worldwide Sales Manager pour le RF Handheld Programm chez Keysight Technologies. Les FieldFox B disposent d'une largeur d'analyse en temps réel de 10 MHz, et de 40 ou 100 MHz en options, et d'un DANL ( Displayed Average Noise Level ) amélioré de 10 dB.

Comme les fréquences ne cessent d'augmenter et la taille des modules de réduire, la vérification des performances des produits impose de plus en plus souvent des tests « Over-The-Air » (OTA). Rohde & Schwarz avait créé plusieurs démonstrations pour mettre en avant ses solutions dans le domaine.

C. Lardière

Cette valeur atteint désormais - 137 dBm à 1 GHz (-126 dBm à 26,5 GHz) sans pré-amplification, en analyse de spectre (option 233), ou - 152 dBm à 1 GHz (-137 dBm à 26,5 GHz) sans pré-amplification, en analyse I/Q (option 351). Selon le modèle, la gamme de fréquence s'étend de 9 kHz (analyse de spectre) ou 1 MHz (analyse de spectre temps réel) à 4, 6,5, 9, 14, 18 ou 26,5 GHz, et le bruit de phase en analyse de spectre atteint - 111 dBc/Hz à 10 kHz d'une porteuse de 1 GHz. « Il est même possible d'étendre encore la gamme de fréquence, en connectant un mélangeur externe au FieldFox. Les utilisateurs peuvent ainsi disposer d'une solution très rentable », ajoute Rolland Zhang. En plus de vérifier la couverture et la formation de faisceaux ( beamforming ) des réseaux 5G sur le terrain, les FieldFox B peuvent être déployés pour localiser et identifier les menaces d'interférence les plus courtes dans les réseaux de communication par satellite.

Des instruments taillés pour les objets connectés

Dans le domaine de l'aérospatiale et de la Défense, Keysight Technologies présentait son nouveau système de mesure du bruit de phase ( Phase Noise Test System ou PNTS) N5511A. Constitué d'un détecteur de phase et de modules de conversion de données regroupés dans un châssis PXI Express (PXIe) 4U, il est disponible avec 1 ou 2 canaux, une gamme de fréquence de 50 kHz à 3, 26,5 ou 40 GHz avec un offset de 0,01 Hz à 160 MHz. En plus de permettre d'intégrer facilement des sources de référence externes du commerce, le nouveau système peut réaliser le calcul de moyenne interspectrale (corrélation croisée) pour mesurer le bruit proche des limites physiques, jusqu'au plancher thermique kT (-177 dBm/Hz).

On ne pouvait faire le tour du stand de Keysight Technologies sans s'arrêter devant le générateur de signal vectoriel RF CXG N5166B (9 kHz à 3 ou 6 GHz ; voir Mesures n° 920 ). « Relativement proche en termes de performances du modèle de milieu de gamme EXG N5172B, il a été conçu pour répondre à un très grand nombre d'applications de conception et de validation. À commencer par l'éducation et tous les fabricants d'objets connecté (IoT), qui sont des utilisateurs très sensibles au prix », constate Anas Kaab, Distribution Field Engineer chez Keysight Technologies France. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle l'américain met en avant la réduction du coût total de possession qu'apporte le nouveau générateur. « En plus de nombreuses fonctionnalités embarquées, telles que des générateurs multifonction (option 303) et en bande de base (option 653), les modulations AM/FM/PM et à impulsions étroites, un bruit calibré, l'utilisateur peut aussi réparer lui-même son CXG N5166B », ajoute Anas Kaab.

On pouvait constater la même débauche de démonstrations sur le stand voisin de Rohde & Schwarz. Le fabricant allemand avait mis l'accent sur le test des composants et des modules pour la 5G NR, les communications satellites, la guerre électronique, les applications automobiles et radar, pour des fréquences millimétriques jusqu'au téra-hertz (THz). Les différentes démonstrations étaient l'occasion pour les visiteurs intéressés de (re)découvrir plusieurs nouveaux appareils introduits sur le marché durant l'année écoulée. À l'instar des analyseurs de spectre et de signal FSV3000 et FSVA3000 ( voir Mesures n° 914 ), de l'analyseur de réseau vectoriel ZNA ( voir Mesures n° 912 ) et des versions 13 et 16 GHz de la série d'oscilloscopes numériques RTP ( voir Mesures n° 918 ).

Doté d'une option de mesure d'amplificateur et associé à un générateur de signal vectoriel SMW200A et à une source de bruit FS-SNS, le FSVA3000 permet de caractériser des amplificateurs pour la 5G NR dans la gamme de fréquences millimétriques (FR2), en utilisant différentes techniques de réduction du facteur de crête et de la pré-distorsion. Dans une autre démonstration, des analyseurs de réseau vectoriels ZNA sont utilisés dans deux configurations différentes : l'une pour mesurer un convertisseur abaisseur de satellite et l'autre avec des convertisseurs millimétriques du fabricant, montés sur des plaques sur un rail pour un positionnement précis et reproductible, afin d'atteindre 330 GHz. Rohde & Schwarz présentait par ailleurs une solution de test à 77 GHz, comprenant un oscilloscope RTP, qui fournit quatre canaux cohérents pour mesurer, par exemple, la différence de phase entre les différents émetteurs, et un mélangeur harmonique, pour le développement des capteurs radar MIMO destinés aux véhicules autonomes.

Une montée des fréquences inexorable

Parmi les autres nouveautés présentes, signalons les nouvelles options de fré-quence pour le générateur de signaux RF et hyperfréquences SMA100B lancé en 2017 ( voir Mesures n°897 ). « Jusque-là limitées à 20 GHz, les gammes de fréquence s'étendent désormais également de 8 kHz à 31,8, 40, 50 et 67 GHz, voire jusqu'à 72 GHz, grâce à une plateforme matérielle repensée. Mais on retrouve toujours les performances record en termes de pureté spectrale – le bruit de phase, un paramètre très important dans les applications de radars, est inférieur à - 135 dBc/Hz à 20 kHz d'une porteuse de 1 GHz ou - 98 dBc/Hz avec porteuse de 67 GHz ; le bruit de phase descend de 5 dBc/ Hz à 10 kHz de la porteuse avec l'option SMAB-B710 – et de niveau de puissance en sortie (jusqu'à + 22 dBm à 25 GHz avec les options B35 ou K36), performances associées à des harmoniques extrêmement faibles », explique Robert Vielhuber, Product Manager pour les générateurs de signaux en A&D, automobile et composants chez Rohde & Schwarz.

Sur le stand d'Anritsu, une place de choix était réservée à la nouvelle génération d'analyseurs de spectre portables Field Master Pro MS2090A. L'appareil était notamment mis en œuvre dans une démonstration de démodulation de la 5G NR aux bandes FR1 et FR2 et dans une autre de cartographie de la couverture réseau 3D en intérieur et en extérieur.

C. Lardière

Enfin, plusieurs démonstrations concer-naient les tests OTA ( voir plus loin « La flexibilité des FPGA et SDR » et encadré ci-dessous ). « Comme les fréquences ne cessent d'augmenter et la taille des modules de réduire, la vérification des performances des produits impose de plus en plus souvent des tests OTA », constate Markus Lörner, Market Segment Manager, Industry, Components, Research & Universities, Focus RF & Microwave Components chez Rohde & Schwarz. Une première démonstration réalisait la caractérisation en direct de modules RX/TX passifs et actifs avec un système de test d'antenne CATR ( Compact Antenna Test Range ) ATS800R, basé sur un rack unique. Il s'agit de mesurer la magnitude du vecteur d'erreur (EVM) et la fuite de canal adjacent (ACLR) dans la bande de fréquence FR2.

Et bien d'autres nouveautés encore

AnaPico : générateur de signal APULN40

Amplifier Research (AR) : amplificateurs de Classe A 125S1G2z5 et 500A250D

Focus Microwaves : tuners passif Delta et électromécanique Omega…

Junkosha : câbles MWX pour analyseurs de réseau vectoriels

Maury Microwave : logiciel de mesure et de calibration Insight pour analyseurs de réseau vectoriels

Milliwave Silicon Solutions : chambre de test MilliBox pour les tests OTA millimétriques

Rosenberg : gamme de connec-teurs et de câbles pour le test et la mesure des applications de radars automobiles et de communications en bande E

Spinner : adaptateurs guide d'onde-coaxial pour analyseurs de réseau vectoriels

Teledyne LeCroy : analyseurs d'interconnexions à haut débit WavePulser 40iX sur le stand de Distek Strumenti & Misure

Times Microwave : câbles de test Clarity jusqu'à 50 GHz

Vaunix : générateurs de signal Lab Brick LSG, LMS et BLX

Une demande accrue de tests OTA

Dans une autre démonstration, Rohde & Schwarz mettait en évidence l'importance d'un diagnostic des effets thermiques entre - 40 et + 85 °C dans une chambre RF OTA. Pour cela, une « bulle de température » ATS-TEMP est placée dans un système de test d'antenne ATS1000, l'ensemble permettant, pour la première fois, de combiner les tests dans une chambre RF OTA et les tests climatiques en une seule procédure. Une troisième démonstration permettait au fabricant allemand de présenter sa nouvelle solution de test OTA entièrement intégrée pour les tests de dispositifs 5G FR2 sans signalisation en laboratoire et en production. Un testeur de radiocommunication CMP200 est en fait équipé de têtes radio déportées, et associé à un cube de blindage CMQ200. Sur le stand d'Anritsu, une place de choix était réservée à la nouvelle génération d'analyseurs de spectre portables. Les visiteurs pouvaient découvrir le Field Master Pro MS2090A ( voir Mesures n° 914 ) dans plusieurs démonstrations : la démodulation de la 5G NR (Cell ID, Beam ID, RSRP/RSRQ, SINR et EVM) aux bandes FR1 (fréquences inférieures à 6 GHz) et FR2 (28 et 39 GHz), et la cartographie de la couverture réseau 3D en intérieur et en extérieur, en association avec la solution de localisation indoor Neon MA8100A Signal Mapper.

« En plus des modes d'analyse de spectre et de démodulation 5G, le Field Master Pro MS2090A intègre aussi le mode d'analyse de spectre en temps réel. Il est alors possible de travailler avec une largeur d'analyse de 110 MHz (option 104), une probabilité d'interception (POI) de 2,055 µs – la durée minimale détectable est de 5 ns – et une fréquence d'échantillonnage FFT de 527 000 FFT/s », précise Cyril Noger, RF & Wireless Products Support Engineer chez Anritsu France. Une telle fréquence est une performance inégalée pour un modèle portable, ce qui rend l'analyseur de spectre parfaitement adapté à la surveillance précise des interférences dans les bandes cellulaires ou la bande ISM totale. « L'affichage de la persistance au niveau d'un diagramme de l'œil facilite grandement l'identification et la localisation des signaux intermittents ou pulsés », ajoute-t-il.

Des « préannonces » du côté d'Anritsu

Parmi les autres nouveautés présentées par le japonais lors de la manifestation, citons la sonde de puissance crête MA24406A et une option de fréquence pour les analyseurs de réseau vectoriels ShockLine. « Le nouveau modèle MA24406A (gamme de fréquence de 50 MHz à 6 GHz, dynamique de - 60 à + 20 dBm), développé en partenariat avec Boonton, vient compléter notre famille de sondes de puissance crête USB pour les microondes. Il se caractérise notamment par une bande vidéo jusqu'à 195 MHz, soit trois fois celle des produits concurrents, et un temps de montée minimum de 3 ns (10 ns en standard). Cela permet aux radaristes de voir des défauts dans des bursts , par exemple », explique Eric Fauxpoint, EMEA Engineering & Technologies Director et EMEA Marcom Director chez Anritsu.

La nouvelle option de fréquence (-043), elle, permet aux analyseurs de réseau vectoriels 2 et 4 ports compacts ShockLine MS46122B, MS46322B, MS46522B et MS46524B de fonctionner jusqu'à 43,5 GHz, au lieu de 20 GHz jusque-là. Les spécifications sont garanties grâce à l'utilisation des nouveaux connecteurs et composants de type K, ainsi que de kits de calibrage ad hoc. Enfin, « pour renforcer encore un peu plus notre position en analyse de réseau vectorielle, nous travaillons sur le premier système large bande du marché à supporter une bande de fréquence de 70 kHz à 220 GHz en un seul balayage », annonce Christian Sattler, Business Development Manager General Purpose chez Anritsu.

Aux côtés des acteurs majeurs du domaine du test et de la mesure, dont aussi National Instruments ( voir plus loin ), d'autres fabricants et des distributeurs français avaient emporté, dans leurs cartons, leurs nouveautés les plus récentes ( voir également l'encadré page 44 ). Sur le stand de l'un de ses distributeurs – à savoir Polytech Instrumentation –, le chinois Rigol Technologies présentait notamment la nouvelle série d'oscilloscopes numériques MSO8000. « Jusque-là limitée à 500 MHz ou 1 GHz (DS6000), la bande passante des nouveaux modèles 4 voies MSO8204, MSO8204 et MSO8204 atteint respectivement 600 MHz, 1 GHz et 2 GHz, avec une fréquence d'échantillonnage de 2,5 Géch/s par voie et une profondeur mémoire de 125 Mpoints par voie – ces deux spécifications sont quadruplées sur une seule voie. Les trois oscilloscopes, qui regroupent déjà chacun sept appareils en un seul, se distinguent surtout par la présence d'analyses de gigue et de diagramme de l'œil, des fonctions que l'on retrouve d'ordinaire dans des modèles plus haut de gamme », explique Dean Gooroochurn, conseiller technico-commercial pour la gamme Mesure et Système chez Polytech Instrumentation.

Pour montrer les avantages du PXIe-5831, son nouveau VST PXI Express, National Instruments présentait une solution permettant de caractériser un « beamformer » 4 canaux en bandes X et Ku pour des communications radar et satellites. La solution intègre notamment deux ressources PXIe-5831 synchronisées ensemble pour déterminer le gain et la phase de chaque canal.

C. Lardière

Devenu le distributeur Premium de Keysight Technologies pour la France en 2017, Équipements Scientifiques avait mis en avant l'offre en mesure RF de l'américain, où l'on retrouve entre autres des générateurs RF de la série CXG – dont le nouveau générateur de signal vectoriel RF CXG N5166B –, des analyseurs portables FieldFox B (les modèles jusqu'à 9 GHz), des analyseurs de spectre de la série CXA, des sondes de puissance et des wattmètres RF. « Il s'agit d'appareils de mesure couvrant les fréquences jusqu'à 26,5 GHz (analyseurs de spectre CXA N9000B) et destinés aux laboratoires de petite taille travaillant sur les objets connectés, sur les tests de validation », indique Thierry Louis-Marie, Business Development Manager chez Équipements Scientifiques.

L'offre en kits de calibration s'étoffe

Mais le CXG N5166B n'était pas la seule nouveauté sur le stand du français. On trouvait également le simulateur de signaux GPS/GNSS GSG-8 du français Orolia et les exposimètres électromagnétiques (EM) personnels WaveMon LF-400 et WaveMon RF-60 de l'américano-espagnol Wavecontrol. Si le premier prévient son porteur d'une exposition excessive aux champs EM statiques (dynamique de 100 µT à 40 mT) ou alternatifs (gamme de fréquence de 10 Hz à 400 kHz, 3 à 200 % des limites pour les travailleurs), le second est destiné aux champs EM compris entre 10 MHz et 60 GHz, une gamme qui inclut les réseaux 5G de nouvelle génération dans le monde entier. « Équipement Scientifiques est par ailleurs le distributeur exclusif de l'américain Pasternack qui continue d'étoffer sa gamme de kits de calibration, avec la disponibilité de coffrets complets, des éléments de niveau métrologiques et des éléments couvrant des fréquences plus élevées pour toucher la 5G et les applications millimétriques », indique Hervé Braud, ingénieur technico-commercial au sein de l'agence d'Aix-en-Provence d'Équipements Scientifiques. Pasternack propose surtout une liste étendue de cordons, adaptateurs et bien d'autres composants (charges, multiplicateurs, guides d'onde, connecteurs, atténuateurs, filtres, coupleurs, amplificateurs…), tous disponibles sur stock aux États-Unis et sous un délai de 4 jours en France.

La flexibilité des FPGA et SDR

Dans le domaine de l'instrumentation modulaire, les acteurs n'étaient pas non plus en reste. « Avec l'évolution du marché des satellites – nous sommes passés d'un satellite envoyé par an à une centaine pour créer des constellations – ou de celui de la guerre électronique, les industriels recherchent des solutions leur permettant de réduire les risques de conceptions toujours plus complexes », constate Christopher Behnke, Offering Manager, Production Test, Aerospace, Defense & Government chez National Instruments. D'où tout l'intérêt des solutions de test basées sur les FPGA et les radio-logicielles ( Software-Design Radio ou SDR), dont les avantages étaient montrés dans différentes démonstrations sur le stand de l'américain.

Grâce notamment à une base de temps extrêmement stable, le PicoScope 9404-16 de Pico Technology peut travailler jusqu'à une bande passante de 16 GHz et une fréquence d'échantillonnage de 5 Téch/s en temps équivalent.

Pico Technology

Dans deux de ces démonstrations, des SDR optimisés en taille, masse et puissance ( Size, Weight and Power ou SWaP), associés à différents frontaux à large bande et des processeurs, étaient mis en œuvre dans des applications d'interception de signaux radio (signal intelligence ou SIGINT) : l'une de prototypage d'un récepteur goniométrique et l'autre pour le déploiement avec un SDR portable utilisé pour la surveillance spectrale. Dans une démonstration voisine, une solution permettait de caractériser un beamformer 4 canaux – un composant assurant le beamforming dans un radar à antenne active ( Active Electronically Scanned Array ou AESA) – en bandes X et Ku pour des communications radar et satellites. « On trouve dans un châssis PXIe deux nouveaux VST PXIe5831 synchronisés ensemble pour réaliser le test paramétrique, à savoir déterminer le gain et la phase de chaque canal », explique David Hall, Chief Marketer pour les semi-conducteurs, Head of Semiconductor Marketing chez National Instruments.

Les PXIe-5831 sont les derniers modèles ajoutés à la gamme de VST ( Vector Signal Transceiver ) PXIe pour mieux répondre aux défis de mise sur le marché des composants et des systèmes de radars et de communications satellites en bandes X, Ku et Ka. Chaque PXIe-5831 combine le VST à bande de base PXIe5820, le convertisseur élévateur/ abaisseur de signaux vectoriels PXIe3622, pour la génération, et l'analyse RF directe de 5 à 21 GHz. Des têtes à ondes millimétriques permettent de porter la gamme de fréquence entre 23 et 44 GHz, avec commutation intégrée et étalonnée jusqu'à 32 voies. La bande passante instantanée du nouveau VST atteint 1 GHz en génération et en analyse.

L'instrumentation USB évolue aussi

« Dans le domaine de la 5G, de nombreux défis doivent être relevés, comme par exemple le développement de bancs de test RF plus complexes, notamment en termes de synchronisation », poursuit David Hall. National Instruments mettait d'ailleurs en avant une solution de référence OTA millimétrique. Cette solution permet aux concepteurs de mesurer le champ de rayonnement complet d'une Antenna-on-Chip (AoC), d'une Antenna-in-Package (AiP) ou de tout autre composant millimétrique. Ils peuvent ainsi caractériser et valider les performances OTA d'une manière précise, répétable et rapide, afin de déterminer la puissance de sortie la plus élevée selon la liaison OTA.

L'américain Copper Mountain Technologies et National Instruments ont développé un analyseur de réseau vectoriel au format PXIe 3U simple largeur, baptisé PXIe-S5090 et commercialisé par le second. « Nous sommes très fiers d'avoir mis en place ce partenariat stratégique », indique Alex Goloschokin, cofondateur de Copper Mountain Technologies Il s'agit d'un analyseur de réseau vectoriel avancé en termes de fonctionnalités, de performances et de tout un ensemble de caractéristiques. Parmi les spécifications, citons la présence de 2 ports, une gamme de fréquence de 300 kHz à 9 GHz, une dynamique de 138 dB à 1 GHz, un niveau de puissance de sortie de - 45 à + 13 dBm à 1 GHz, une justesse de mesure de ± 0,1 dB (amplitude) et ± 1° (phase) à 1 GHz et une vitesse de mesure typique par point de 16 µs. L'interface logicielle permet de réduire à la fois le temps de réalisation des premières mesures et les temps de test, via une automatisation des me-sures, deux exigences recherchées par les ingénieurs lorsqu'ils veulent intégrer l'analyse de réseau vectorielle dans un environnement de test en production.

Vaunix Copper Mountain Technologies National Instruments AnaPico

Que ce soit sous la forme de ressources PXI Express, de modules USB ou d'appareils traditionnels, les exposants étaient venus à la 22 e  édition d'EuMW avec les cartons remplis de nouveaux produits.

Rigol Technologies

Du côté de Copper Mountain Technologies, les visiteurs pouvaient se renseigner sur les nouvelles séries d'analyseurs de réseau vectoriels 2 ports au format USB SC et M. La première regroupe les modèles compacts SC5065 et SC5090, de gamme de fréquence de 300 kHz à respectivement 6,5 et 9 GHz, avec une dynamique de 140 dBm et un niveau de puissance de sortie de - 45 à + 15 dBm (1 GHz). « Avec ces performances améliorées, notamment en termes de niveau de puissance, la série SC remplacera à terme les modèles de la série S », précise Pierre Plana, ingénieur commercial chez Matech, distributeur de Copper Mountain Technologies en France. Quant à la série M, les trois modèles disponibles se distinguent chacun par leur coût plus économique, en reposant sur la même plateforme matérielle que celle de la série S. D'où une gamme de fréquence de 300 kHz à 6,5 GHz (M5065), 8,5 GHz (M5090) ou 18 GHz (M5180), une dynamique de 125 dB (130 dB pour le M5180), un niveau de puissance de sortie allant de - 55 à + 5 dBm ou - 40 à + 10 dBm (M5180).

Une demande de compacité et de facilité d'utilisation

Sur son stand, Matech présentait égale-ment les nouveaux analyseurs de spectre temps réel R5550 et R5750 du canadien ThinkRF, l'extension jusqu'à 40 GHz de la gamme de synthétiseurs RF HSX9000 de l'américain Holzworth, la station de mini-sondes RF C-2-RF du taïwanais Everbeing Int'l. « ThinkRF a amélioré certaines spécifications et réduit la consommation d'énergie de ses nouveaux analyseurs de spectre, qui affichent maintenant une gamme de fréquence de 9 kHz à 8, 18 ou 27 GHz, une dynamique typique de 100 dBc, un bruit de phase de - 98 dBc/Hz à 10 kHz d'une porteuse de 1 GHz, une POI de 100 % supérieure à 25 552 µs et une vitesse de balayage jusqu'à 28 GHz/s. Quant à Everbeing Int'l, nous avons débuté la commercialisation de son offre de stations sous pointes manuelles en France. Le modèle C-2-RF (4 ports, jusqu'à 70 GHz) est l'une des stations les plus compactes du marché et qui se distingue aussi par sa grande flexibilité et un “petit” prix », explique Pierre Plana.

Enfin, faisons un crochet par le stand du britannique Pico Technology, pour découvrir l'oscilloscope numérique USB PicoScope 940416 SXRTO et l'assistant d'interface pour son analy-seur de réseau vectoriel PicoVNA 106. « Ayant rejoint la communauté des partenaires d'AWR (groupe National Instruments), nous proposons désormais ce wizard qui permet de transférer en un clic les données issues de notre analyseur de réseau vectoriel USB vers la suite Microsoft Office et l'environnement de conception d'AWR pour analyse et simulation », résume Mark Ashcroft, RF Business Development Manager chez Pico Technology. Après avoir introduit le modèle PicoScope 9404-05 en 2018, le britannique fait monter la gamme en fréquence. « Grâce notamment à une base de temps extrêmement stable, le PicoScope 9404-16, qui dispose de 4 voies, d'une bande passante limitée à 450 MHz et d'une fréquence d'échantillonnage de 500 Méch/s, avec une résolution de 12 bits, en temps réel, peut travailler jusqu'à des fréquences respectives de 16 GHz et 5 Téch/s en temps équivalent », conclut Nicolas Stenko, responsable produits chez NeoMore, distributeur français de Pico Technology.

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