La Redondance Au Secours De La Sécurité Des Opérateurs

Le 01/12/2013 à 14:00

Les détecteurs de gaz personnels sont essentiels pour assurer la sécurité des personnes dans des environnements présentant des risques d'exposition à des gaz dangereux. Pour cette raison, un entretien régulier des détecteurs de gaz est nécessaire pour qu'ils puissent assurer pleinement leur rôle et ainsi sauver des vies. Un étalonnage et un test de déclenchement (test fonctionnel) réguliers sont des pratiques standard de l'industrie en ce qui concerne l'entretien des détecteurs de gaz. Si l'étalonnage a pour but d'assurer l'exactitude des mesures, le test de déclenchement, lui, vérifie que l'instrument fonctionne correctement en contrôlant la réponse des cellules au gaz auquel elles doivent réagir et le bon déclenchement des alarmes.

L'essentiel

Le rôle des détecteurs de gaz est d'alerter les utilisateurs de la présence d'un gaz toxique ou explosif et donc de leur sauver la vie.

Pour jouer leur rôle en toute sécurité, ils doivent être vérifiés (très) régulièrement, par étalonnage et via des tests de déclenchement.

Comme de nombreux opérateurs ne vérifient pas leur appareil quotidiennement, avec les risques inhérents, Industrial Scientific a développé une technologie redondante améliorant leur sécurité, quelle que soit la fréquence des tests.

L'étalonnage et le test de déclenchement sont tous les deux réalisés en exposant le détecteur à une concentration de gaz connue et en vérifiant la réponse obtenue. Les deux tests peuvent être réalisés manuellement ou avec un équipement automatisant l'opération, comme une station d'accueil par exemple. Dans la pratique, la plupart des utilisateurs de détecteurs de gaz se soucient plus de la détection proprement dite et du déclenchement de l'alarme que de la mesure exacte de la concentration de gaz.Ce n'est pas étonnant compte tenu que, dans la plupart des cas, les détecteurs de gaz sont utilisés comme équipement de protection individuel (EPI). C'est pour cette raison que la majorité des fabricants recommandent des tests de déclenchement plus fréquents que les étalonnages. Typiquement, il est recommandé qu'un test de déclenchement soit réalisé quotidiennement avant chaque utilisation du détecteur de gaz et l'étalonnage, mensuellement au minimum.

Les détecteurs de gaz personnels sont essentiels pour assurer la sécurité des personnes dans des environnements présentant des risques d'exposition à des gaz dangereux. Pour cette raison, un entretien régulier des détecteurs de gaz est nécessaire pour qu'ils puissent assurer pleinement leur rôle et ainsi sauver des vies. Les recommandations sur les périodicités d'étalonnage et de test de déclenchement sont une chose, mais les mettre en œuvre en est une autre. Les industriels doivent donc se poser de nombreuses questions.

Photos et figures : Industrial Scientific

C'est une chose d'établir des recommandations, les mettre en œuvre en est une autre. Et les industriels doivent se poser de nombreuses questions : les recommandations sont-elles réalistes? Qu'en est-il des utilisateurs de détecteurs de gaz? Respectent-ils vraiment ces recommandations? S'ils le font, sont-ils plus en sécurité? Jusqu'à quel point? Et que se passe-t-il s'ils réalisent l'étalonnage et le test de déclenchement en suivant un autre calendrier? Sont-ils moins en sécurité? Après tout,si les utilisateurs ne respectent pas les recommandations, c'est leur propre sécurité qu'ils mettent en jeu. Les recommandations ne servent alors qu'à protéger le fabricant d'éventuelles responsabilités.

Dans le cadre d'une étude réalisée sur une période de deux ans (2008 et 2009) et portant sur plus de 25000 détecteurs de gaz utilisés sur le terrain, il s'est avéré qu'environ 20% des utilisateurs réalisaient un test de déclenchement de leur détecteur avant chaque utilisation quotidienne contre quand même 15 % qui ne le faisaient jamais. Les autres se trouvaient entre les deux, avec en moyenne un test de déclenchement par mois ( voir figure 1 ci-contre ).Inutile de préciser que les résultats de cette enquête sont pour le moins inquiétants.Pourquoi les recommandations des fabricants concernant la fréquence des tests de déclenchement sont-elles si peu suivies? On peut identifier plusieurs facteurs expliquant cette situation: la formation, l'aspect pratique de la réalisation d'un test de déclenchement avant chaque utilisation quotidienne et les coûts financiers et en temps.

Environ 15 % des opérateurs ne réalisent jamais de tests

Comme dans la plupart des cas impliquant les pratiques de sécurité, la formation est un élément vital et elle doit également être mise en œuvre d'une manière continue. Malgré tout, les aspects pratique et économique du test de déclenchement sont des obstacles encore plus importants au respect des recommandations des fabricants. Dans de nombreuses applications, les utilisateurs travaillent en effet dans des lieux éloignés qui ne leur permettent pas de réaliser le test de déclenchement des appareils et qui rendent ainsi difficile pour leurs responsables de vérifier que les tests sont effectués comme demandé. Dans d'autres situations, surtout où un large parc d'appareils est impliqué, le fait de vérifier chaque jour que tous les détecteurs de gaz subissent un test de déclenchement représente vite un défi logistique difficile à surmonter. Les stations d'étalonnage et d'accueil aident à automatiser et à simplifier ce processus, mais ces solutions ont un coût. Cela est encore plus vrai dans le cas de détecteurs monogaz où leur nombre peut être très important et le coût des stations d'accueil vient s'ajouter à celui de propriété.

Intuitivement, la plupart des utilisateurs s'accordent à dire qu'ils sont plus en sécurité lorsqu'ils réalisent un test de déclenchement plus fréquemment. On peut néanmoins s'interroger sur l'existence d'une grande différence entre des tests de déclenchement quotidiens, hebdomadaires et mensuels. En s'appuyant sur une étude impliquant plus de 2 millions de tests de déclenchement réalisés sur le terrain, les résultats ( voir figure 2 ) ont mis en exergue que les cellules électrochimiques et catalytiques –ce sont les deux technologies le plus souvent utilisées–, provenant de divers fabri-cants,ont permis d'évaluer le risque en déterminant le nombre moyen de jours d'utilisation des appareils sans panne en fonction de la fréquence des tests de déclenchement.

Un risque de sécurité supérieur à quatre fois

Cela signifie que les opérateurs qui réalisent un test de déclenchement quotidien sur leurs appareils sont confrontés à une panne tous les 1253 jours d'utilisation. En d'autres termes, si un utilisateur réalise un test de déclenchement tous les jours et utilise l'appareil pendant 1253 jours (soit environ trois ans et demi),il ne sera confronté en moyenne qu'à un jour de mauvais fonctionnement de l'appareil. Pour ceux qui ne font un test de déclenchement qu'une fois par mois, ils subissent en moyenne une défaillance tous les 286 jours.Si l'on reprend les résultats concernant le pourcentage d'appareils d'un parc donné faisant l'objet d'un test de déclenchement avant utilisation, on peut estimer aujourd'hui qu'une majorité d'utilisateurs sont plus de quatre fois moins en sécurité que s'ils effectuaient les tests avant chaque utilisation quotidienne. Il est important de noter qu'un test de déclenchement mensuel n'entraîne pas forcément une blessure ou la mort de l'opérateur tous les 286 jours; il faut encore qu'il soit également exposé à un niveau de gaz dangereux.Toutefois, il est évident qu'un test de déclenchement mensuel présente un facteur de risque important.

N'oublions pas que la grande majorité de ces utilisateurs savent qu'ils devraient réaliser le test chaque jour, mais qu'ils ne le peuvent pas en raison de contraintes opérationnelles et/ou économiques. Pour contourner cet écueil, le fabricant américain Industrial Scientific a développé une technologie qui améliore nettement la sécurité des détecteurs de gaz dans des conditions d'utilisation réelles: il s'agit de la technologie DualSense. La grande majorité des défaillances des détecteurs de gaz sont dues à des pannes au niveau des cellules de mesure. Quels que soient les fabricants, on retrouve des technologies similaires au cœur de ces cellules.

Ce sont des capteurs électrochimiques, pour détecter le sulfure d'hydrogène (H2 S), le monoxyde de carbone (CO), le dioxygène (O2 ), etc., ou des cellules à perle catalytique pour les gaz explosifs. Ce sont des technologies matures, utilisées depuis plusieurs années, et dont on connaît très bien leurs principaux attraits. Il s'agit de leur simplicité de mise en œuvre et d'utilisation, de leur prix abordable et d'une fiabilité relativement bonne tant que des tests de déclenchement réguliers sont réalisés. Les cellules électrochimiques et catalytiques classiques se positionnent également très bien en termes de disponibilité et de rapport qualité/prix comparé aux capteurs reposant sur de nouvelles technologies de pointe et prometteuses.

La technologie DualSense met en œuvre des cellules de mesures classiques en y ajoutant une redondance des capteurs dans le but de surmonter les contraintes de sécurité et d'entretien des détecteurs de gaz constatées. Les deux cellules de mesure détectent en effet le même gaz et fournissent simultanément des mesures à la partie électronique qui leur applique un algorithme propriétaire pour déterminer une seule valeur.Grâce également à un autocontrôle quotidien qui vérifie en parallèle le bon fonctionnement de l'électronique, cette technologie rend ainsi les détecteurs de gaz plus sûrs. Pour donner une idée plus concrète des gains que l'on peut obtenir, prenons l'exemple d'un détecteur monogaz classique doté d'une seule cellule de mesure et comparons-le à un modèle intégrant la technologie DualSense.

Il est possible de calculer le taux de défaillance de ce dernier en se servant des données sur le nombre moyen de défaillances par jour d'utilisation ( voir figure 3 ci-contre ). Dans le cas de tests de déclenchement quotidiens, on peut s'attendre à un échec sur une période de plus de 300 ans pour les détecteurs de gaz DualSense, contre une défaillance tous les trois ans et demi avec l'appareil classique. Avec un test de déclenchement mensuel, les taux de défaillance seraient respectivement d'un peu moins d'une panne tous les six ans et d'une défaillance tous les 286 jours.

Des détecteurs monogaz 85 fois plus sûrs en moyenne

Il ressort par ailleurs qu'un détecteur mono-gaz doté de la technologie DualSense est 85 fois plus sûr qu'un modèle classique, et ce quelle que soit la fréquence des tests de déclenchement. Même en prenant la comparaison extrême entre un détecteur classique vérifié quotidiennement et un modèle DualSense testé tous les mois, ce dernier est encore 17 fois plus sûr. Ce qui confirme que l'intégration de la technologie DualSense est un moyen abordable pour améliorer nettement la sécurité d'un détecteur de gaz dans des conditions réelles, c'est-à-dire des conditions où il n'est peut-être pas possible de réaliser un test de déclenchement avant chaque utilisation quotidienne.

Parmi les autres avantages apportés par la technologie d'Industrial Scientific aux utilisateurs, la disponibilité immédiate de détecteurs de gaz opérationnels est un élément clé du bon fonctionnement des chaînes de production et des sites de forages, par exemple. Sans détecteurs opérationnels,la productivité peut être réduite, les coûts peuvent augmenter avec le besoin d'inclure des appareils de secours au parc. Ou, au pire, il peut arriver qu'un utilisateur soit amené à travailler sans aucun appareil.Une cellule de mesure redondante fournit ainsi une solution à court terme dans le cas où l'une d'entre elles tombe en panne car l'opérateur peut quand même travailler en toute sécurité… à condition de réaliser plus fréquemment des tests de déclenchement. On peut d'ailleurs prendre l'image de la roue de secours d'une voiture: c'est une pièce précieuse qui permet de conduire la voiture même si elle doit l'être avec précaution, moins vite et moins loin.

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