Les automaticiens innovent pour l'agroalimentaire

Le 01/05/2014 à 14:00

S'il est un domaine d'activité important et dynamique en France, c'est bien celui de l'agroalimentaire. Mais il compte également parmi les secteurs industriels les plus exigeants, tant pour les acteurs de cette industrie que pour leurs fournisseurs d'équipements industriels. Car, outre la réduction des coûts et de la consommation de l'énergie, la filière agroalimentaire doit aujourd'hui relever de nombreux défis liés à la distribution de produits toujours plus sains et plus sûrs, aux fortes variations des coûts des matières premières, aux changements des habitudes alimentaires et des goûts des consommateurs ainsi qu'aux évolutions de la réglementation en matière d'hygiène, de traçabilité, de sécurité et d'environnement. Et à tout cela s'ajoutent les contraintes habituelles de cette industrie en matière d'environnement: résistance à l'humidité, aux températures élevées et aux détergents, design facilitant le nettoyage, etc.

Lors de la dernière édition du CFIA (Carrefour des fournisseurs de l'industrie agroalimentaire; voir Mesures n° 864 ) qui s'est déroulée en février à Rennes, ces problématiques ont été au cœur des débats. Et pour tenter d'y répondre, de nombreux fournisseurs de solutions d'automatismes sont venus y exposer leurs solutions, à l'image d'ABB, B&R Automation, Beckhoff, Bosch Rexroth, Leroy Somer (filiale d'Emerson), Rockwell Automation, Schneider Electric et Siemens.

Ainsi, sur son stand, Rockwell Automation mettait en avant une offre s'appuyant sur une architecture intégrée qui associe unités de production et systèmes informatiques. Cette architecture réunit sur une même plate-forme, l'information, la commande, la puissance, la sécurité et déploie dans toute l'usine le protocole de communication EtherNet/IP cher à l'américain et qui crée un écosystème commun aux automaticiens, constructeurs de machine et professionnels de l'informatique.

Une offre pléthorique

Egalement dans l'offre de l'américain la gamme d'automates compacts MidRange, qui permet de standardiser toutes les applications d'automatismes sur une seule et même plate-forme économique et évolutive, ainsi que toute une panoplie de solutions pour la sécurisation des machines et des procédés. Enfin, côté logiciel, Rockwell Automation mettait en avant la suite Factory Talk, pour assurer la visualisation, l'analyse et l'optimisation des données, notamment en matière de consommation d'énergie, ainsi que le système d'automatisation de procédé PlantPAx dont la version 3.0. Parmi les nouveautés présentées par la société,nous retiendrons l'automate Armor GuardLogix de la marqueAllen-Bradley, premier modèle de la gamme On-Machine qui s'intègre directement sur la machine afin de rapprocher au plus près les commandes et équipements industriels de l'application ( voir Mesures n° 864) . Egalement dévoilé, le Micro820, toujours de marqueAllen-Bradley, un micro-au-tomate programmable optimisé pour les applications de machines autonomes et d'automatisation à distance.

Dotés d'un niveau de protection IP69K – donc capables de supporter un nettoyage à haute pression – et d'un design permettant une utilisation dans les environnements de production alimentaire, les servomoteurs inox de la gamme 8JSB de B&R répondent aux exigences des standards 3A, FDA et EHEDG Class 1 pour un nettoyage en place.

B&R

Bosch Rexroth, lui, a surtout prôné la flexibilité des solutions d'automatisme, une thématique chère à l'industrie agroalimentaire qui doit sans cesse s'adapter à l'évolution rapide des tendances de consommation. Il a pour cela présenté sa technologie Open Core Engineering dont l'objectif est de paramétrer aisément et à distance, depuis un smart-phone ou une tablette, les fonctions logicielles d'une solution d'automatisme sans avoir à intervenir sur le programme de la machine ( voir Mesures n° 863 ). Grâce à la création d'applications sur terminaux mobiles, cette technologie simplifie les opérations, les diagnostics et l'accès aux commandes à distance, et, plus généralement, facilite la mise en réseau de l'entreprise, marquant une convergence entre automatisme et informatique. Au CFIA, Bosch Rexroth a fait une démonstration de la technologie Open Core Engineering en l'associant à sa solution systèmes IndraMotion afin d'y ajouter des fonctions préprogrammées pilotables à distance ou via le réseau IT, comme par exemple le contrôle des mouvements des entraînements électriques de récipients pour éviter les débordements de contenus. Côté matériel, la société a présenté une technologie d'entraînement sans armoire nommée IndraDrive Mi. En rassemblant en une seule unité, l'électronique d'entraînement et le moteur, l'électronique de l'armoire de commande est presque entièrement éliminée alors que le câblage est considérablement réduit (jusqu'à 90%).

Bosch Rexroth a fait la démonstration de sa technologie Open Core Engineering en l'associant à sa solution systèmes IndraMotion, afin d'y ajouter des fonctions préprogrammées pilotables à distance ou via le réseau IT, comme par exemple le contrôle des mouvements des entraînements électriques de récipients pour éviter les débordements de contenus.

Bosch Rexroth

Du côté du stand de B&R, la société faisait état de plusieurs nouveautés. Nous retiendrons notamment ses servomoteurs inox de la gamme 8JSB dotés d'un niveau de protection IP69K - donc capables de supporter un nettoyage à haute pression – et d'un design permettant une utilisation dans les environnements de production alimentaire. Des caractéristiques qui leur valent de répondre aux exigences des standards EHEDG Class 1 pour un nettoyage en place (NEP ou CIP Cleaning In Place ), 3A et FDA. Les couples nominal et de calage atteignent respectivement 16 Nm (à 2500tr/min) et 22Nm. Par ailleurs, selon ses concepteurs, la vitesse nominale élevée (6000 tr/min max.) et le faible derating de couple (20%) sont sans équivalents dans les servomoteurs inox. Egalement sur le stand de B&R,des nouveautés dans le domaine des Panel PC avec les Automation Panel et les Panel PC 900 dotés d'une protection IP65 et prévus pour un montage sur potence. Ces modèles intègrent la technologie SDL3 qui assure la transmission des données d'affichage, des données USB et des commandes tactiles via un seul et même câble RJ45.Technologie qui permet un déport jusqu'à 100 m et intègre l'alimentation 24Vcc. Disponibles de 15 à 24 pouces en 4/3 ou 16/9, ces appareils intègrent la technologie tactile simple toucher ou multitouch ainsi que des processeurs monocœurs ou multicœurs.

Leroy Somer, pour sa part, a présenté l'Uni-drive M600, un variateur hautes performances pour le pilotage des moteurs asynchrones et à aimants permanents sans capteurs, pour un fonctionnement dynamique et efficace. Il peut être associé aux moteurs LSRPM à très haut rendement de la gamme Dyneo, gamme désormais disponible en délais courts fixés par le client lui-même. Dévoilés également chez Leroy Somer, les servoréducteurs à haute dynamique et jeu réduit de la gamme Dynabloc HD. Caractérisés par des moments de sortie jusqu'à 690 nm et des rapports de réduction de 3 à 90, ces modèles sont dotés d'une forte capacité de surcharge.

Quant à Beckhoff, son offre s'articulait autour de deux nouveautés principales. La première concerne une technique de raccordement pour écrans déportés à une distance de plus de 100 du PC industriel. Baptisée CP-Link 4, elle permet de transmettre le signal vidéo, l'USB 2.0 et l'alimentation dans un câble standard de catégorie 7. Cette technologie est prise en charge par les nouvelles gammes CP29xx-0010 (encastrables) et CP39xx-0010 (montage sur bras ou potence) multitouch de Beckhoff. La seconde prend la dénomination XTS ( eXtendedTransport System ) derrière laquelle se cache un principe d'entraînement original basé sur un moteur linéaire pour créer un mouvement circulaire et ainsi permettre une configuration de trajets quasiment libre et flexible à grande vitesse (jusqu'à 4 m/s) des movers sans câble.

Outre une nouvelle gamme d'armoires inox, ABB a dévoilé le dernier né de sa gamme de robots de picking . L'IRB 360 FlexPicker présente une enveloppe de travail élargie par rapport aux précédents modèles de la gamme avec un rayon d'action étendu à 1 600 mm, une capacité de charge moyenne de 6 kg et une course verticale de 460 mm. Cela tout en conservant les avantages de la gamme FlexPicker: compacité, temps de cycle courts, rendement élevé, lavage intensif.ABB s'est d'ailleurs associé à l'intégrateur Unista pour développer une cellule à grande vitesse de dévracage robotisé de flacons, basée sur l'IRB 360. Cette cellule baptisée R2F est capable de redresser des flacons renversés avec une cadence de traitement élevée atteignant 70 à 80 flacons par minute.

Schneider Electric, lui, a mis en avant son architecture globale EcoStructure, une solution qui garantit le contrôle, la supervision et la gestion des performances globales de l'entreprise. Le groupe affirme qu'il est par exemple possible de réduire en moyenne de 30% la facture énergétique sans pour autant perdre en productivité. D'un point de vue offre produits proprement dite, le français a présenté OptiCIP, une solution d'optimisation des stations de NEP, de même que toute une série d'automates d'entrée de gamme de la famille Modicon.En particulier le Modicon M580 présenté comme le premier automate programmable de dernière génération entièrement basé sur Ethernet. Egalement dévoilé au CFIA par Schneider Electric, une gamme de robots Delta 3 inox.

Enfin, Siemens a dévoilé un variateur de vitesse, le SinamicsV90, destiné aux «petits» fabricants de machines cherchant une solution de positionnement monoaxe à la fois simple, performante et précise, tout en étant abordable. Ce modèle est dédié au mouvement cyclique à forte cadence.

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